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L'églisse ed Berlancourt


L'églisse ed Berlancourt

L’églisse ed Berlancourt

 

El comte Devoisier avot come idée de déplacher l’églisse de Berlancourt qui s’ trouvot dans le parc du câtiau pou l’placher dans l’allée du câtiau. Pou ch’t’ouvrache-là, i avot trouvé dans l’villache quéques brafes gins courageux pou faire l’traval moïennint un pétit gagnache (salaire) bin-seûr ! El cantier i avançot poc à poc (tout doucement) et sans russes (difficultés) . Pourtant démanoquer (démonter) et (manoquer) remonter eun églisse n’étot pas eun mince affaire. Stapindant (Cependant) , un jou, monsieur l’comte i vient su l’cantier pou saluer ches gars et vir que tout i avinchot bin. Tout allot bin pourtaint quéque cosse l’embiêtot : el parlache des gins qui houspillotent (maltraitaient) et traitotent (insultaint) leus biêtes.

« Droule ed brin, miar ed brin, pourrisse ed boudet, berzilleu d’coules,... » sans paler de jurons « Vindious,  Jarnidiu , ... »

Alors M. Devoisier i va vir el chef du cantier et li dit : « 

-Bravo, vous faites là un beau travail mais cependant quelque chose me chagrine.

-Eh quo monsieur l’comte ?

-Vos gens disent trop de grossièretés, jurent et maltraitent leurs animaux. Je me demandais s’il était possible de faire preuve d’un peu plus gentillesse avec les bêtes surtout que je vous rappelle que nous travaillons sur un édifice religieux.

-Bin seûr monsieur l’comte, j’comprinds bin. Mainnant mes gars is front attintion. Os avez m’parole.»

El comte arvient eune semainne pu tard pou vir l’avinchée des travaux. I constata que cles biêtes étotent miux ménées et qu’in leu palot pu avec rudesté. Stapindant i fut surpris d’vir que l’cantier n’avot pon avinché. I va vir el chef d’ch’cantier et li dit : « 

-Je vois que vous avez suivi mes recommandations et je vous en remercie. Pourtant je suis surpris de voir que le chantier ait peu avancé. Avez-vous des malades dans votre équipe ou vous manque-t-il du matériel ?

-Nan M. Devoisier, tertous est là et in minque ed rin. Ch’est jusse que dpuis qu’in est gentil avec ches biêtes, alles ne veultent pu travaller.

-Ah c’est donc ça ! Et bien reprenez donc vos anciennes méthodes. »

 

Gabriez Caux

 

Cette histoire est bien sûre romancée mais plus de la moitié est vraie.

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Version française

 

Le comte Devoisier avait comme projet de déplacer l’église de Berlancourt, qui se trouvait dans le parc du château pour la placer dans l’allée du château. Pour ce travail, il avait trouvé dans le village quelques volontaires pour faire ce travail moyennent un petit salaire bien-sûr ! Le chantier avançait à son rythme et à aucun moment des difficultés ne se sont présentés même si démonter et remonter une église n’était pas une mince affaire. Cependant, un jour monsieur le comte se rendit sur le chantier pour saluer les gars et s’assurer que le chantier avançait bien. Tout allait bien pourtant quelque chose l’embêtait : le langage des gens qui battaient et insultaient leurs bêtes.

« Droule ed brin, miar ed brin, pourrisse ed boudet, ... » sans parler de juron « Vindious, Satibleu, ... »

Alors M. Devoisier alla voir le chef du chantier et lui dit : « 

-Bravo, vous faites là un beau travail mais cependant quelque chose me chagrine.

-Lequel monsieur le comte ?

-Vos gens disent trop de grossièretés, jurent et maltraitent leur animaux. Je me demandais s’il était possible de faire preuve d’un peu plus gentillesse avec les bêtes surtout que je vous rappelle que nous travaillons sur un édifice religieux.

-Bien sûr monsieur le comte, je comprends parfaitement. Dorénavant mes gars feront attention. »

Le comte revient une semaine plus tard pour voir l’avancée des travaux. Il constata que les bêtes étaient bien mieux traitées et qu’on ne leur parlait avec rudesse. Cependant il faut surpris de voir que le chantier n’avait guère avancé. Il alla voir le chef de chantier et lui dit : « 

-Je vois que vous avez suivi mes recommandations et je vous en remercie. Pourtant je suis surpris de voir que le chantier ait peu avancé. Avez-vous des malades dans votre équipe ou vous manque-t-il du matériel ?

-Pas du tout M. Devoisier, l’effectif est au complet et on ne manque de rien. C’est juste que depuis qu’on est gentil avec les bêtes, elles ne veulent plus travailler.

-Ah c’est donc ça ! Et bien si vous repreniez vos anciennes méthodes. »

 

Gabriez Caux

 

Cette histoire est bien sûre romancée mais plus de la moitié est vraie.

 

 


14/02/2020
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