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Planter le mai

C’est une tradition ancestrale.

Dans le nuit du 1er mai, les jeunes gens plantaient un arbre devant la maison des jeunes filles. Le cerisier a valeur de demande en mariage.

Si on remonte au origine de cette tradition, il faut savoir qu’avant la Révolution, on planté un arbre devant la maison du seigneur. Après la Révolution, certains on continuait à le faire devant la maison des élus.

 

 

Voilà une tradition qui s’est perdue et qui pourtant était un bon moyen de passer des messages (bons et moins bons) entre les jeunes gens. Dans les villages, le 1er mai se célébrait ordinairement en plantant un mai : c’est à dire en plaçant des branches d’arbres, à la fenêtre ou à la porte des filles essentiellement. Ces branches exprimaient un sentiment. Malheur à la fille de mœurs légères ou à la femme infidèle car leur honte devenait publique le premier jour de mai. Cette fête a évolué au cours des âges avant de tomber en désuétude même dans les villages.

 

Voilà un peu comment se déroulait cette fête au XIXe siècle:

1) Tout d’abord, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, les jeunes gens du village réunis en tribunal, jugeaient les mœurs de tout le sexe féminin de la commune. La délibération prise à l’unanimité.

2) Précédés de la musique, c’est-à-dire du violon et de la clarinette, qui formaient l’orchestre obligé de chaque village, ils allaient en grande cérémonie planter :

- un baliveau de bouleau, à la porte des jeunes filles dont la réputation n’avait reçu aucune atteinte ;

Avoir des branches de bouleau à sa porte était un brevet d’honneur pour la jeune fille qu’elle conservait soigneusement.

- une longue branche de sureau à la porte des femmes étaient adultères ;

- un marmouset (Figurine grotesque ) sur le faîte des maisons où se trouvaient des jeunes filles dont la conduite était irrégulière. Ils attachaient des écriteaux en lettres de quatre pouces afin qu’on pût les lire de loin.

Les pauvres victimes se cloîtraient dans leur maison et n’osaient en sortir de peur de se faire huer par tous les enfants.

 

L’année d’après, il était rare que les emblèmes épigrammatiques fussent plantés à la même personne, preuve évidente que la leçon avait fait son effet.

 

 

Voilà un peu comment se déroulait cette fête au XXe siècle:

Petit à petit, cette tradition perdit de son côté public pour devenir plus individuel. Planter le mai était l’occasion pour les jeunes gens, surtout les timides, de dévoiler leurs pensées secrètes. L’amant déclarait son amour par des guirlandes dont il décorait les fenêtres de son amoureuse.

Chaque essence d’arbre a sa signification :

-Les branches d’épines annoncent un refroidissement de la part de l’amant.

-le cerisier fleuri indiquait la facilité, le relâchement des mœurs ;

-le saule peignait la coquetterie,

-le sureau et le houx indiquaient le délaissement, l’abandon.

 

Aujourd’hui, on a gardé que la branche de cerisier que les jeunes garçons plaçaient devant la porte de leur fiancée.

« Mai d’chérisier, fille à marier ! »

 

 


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