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Pâques

mise à jour : 09/04/2023

 

 

Mardi gras

Avant Pâques, il y a le Carême qui commence après le mardi gras.

Dans le nord, on fait des gaufres, des beignets ou des croustillons.

 

C’est un moment qu’on ne râte jamais d’où l’expression :

A mardi cras, si te minges pas d’ratons, te pich’ras tout cron.

 

Le carême

C’est un temps de prière, de repentir et de jeûne.

C’est une période de 40 jours (sans les dimanches) où les chrétiens sont invités à ne pas manger d’œufs, de crème, de beurre, de lait, de fromage et de viande le vendredi.

Aujourd’hui, les chrétiens jeûnent le mercredi des cendres et le vendredi saint.

La fête du bourdis : une ancienne tradition à bourthes

Dont la tradition du « bourdis » est un feu de joie qu’on allumait à la tombée de la nuit le premier dimanche de Carême, après mardi gras, sur les hauteurs du village.

Le garde-champêtre sonnait le début de la fête dans une trompe faite en corne de vache, et chacun apportait sa pitance, qu’on partageait le moment venu.

Le « bourdis » était censé garantir une bonne récolte, notamment de pommes. Mais la tradition s’est perdue et le dernier «bourdis» s’est éteint un soir de 1950 pour renaître en 2016 presque 70 après.

 

C’est un peu la fête des arbres fruitiers :

En tapant sur les troncs, on dit :

« Bourdis, bourdis, Monsieur Quertophe,

Des petits des grosses

des cafignons pou ches garchons

des rougettes pour ches fillettes »

ou »

« Bourdis, bourdis,

Des punmes , des poéres

Toute l’année par quertées »

 

A ce moment de l’année, on ne fait plus de soirées :

« Au bourdis, in porte ches séries au bout de ches courtis. »

 

Jeudi saint (le blanc-Diu) et vendredi saint

Le Jeudi saint et le vendredi saint, en signe de deuil, les cloches devenaient muettes.

En effet, l'apôtre Mathieu écrit qu'au moment où Jésus mourut, il se produisit des phénomènes terrifiants.

C'est pour rappeler ces événements que le son des cloches a été remplacé, pendant de nombreuses années, par le bruit des « instruments des ténèbres » : écliquette (cliquette), écalette (crécelle), craclin (claquoir) et toutes sortes de brouissoires.

D‘ailleurs, chaque église possédait une crécelle de très grande taille.

Même aux offices, dès le Jeudi Saint, les instruments des ténèbres remplaçaient la sonnette d'autel.

 

Les offices étaient donc annoncés par des crécelles et comme elles font moins de bruit que les cloches, les enfants de cœur parcouraient les rues du village trois fois dans la journée aux heures habituelles de l'angélus :

Le matin (6h) avant la classe, où ils chantaient "C'est l'angélus qui sonne ! "

Le midi, où ils chantaient " C'est midi qui sonne ! "

Et le soir (18h) , après la classe, où ils chantaient " C'est l'angélus qui sonne ! "

 

angélus

Chaque jour, à 6 heures du matin, à midi, et à 18 heures, les cloches du village sonnaient trois fois trois coups, suivis d'une sonnerie en volée.

Les cloches appelaient ainsi les chrétiens à une prière toute simple, dont les premiers mots étaient : Angélus Domini («L'Ange du Seigneur»)... Chacun alors, cessait son activité pour se tourner vers l'église ou le calvaire le plus proche et récitait brièvement la prière pour remercier la Vierge d'avoir enfanté le Seigneur. 

 

Les œufs de Pâques (Les chamarrés , les pyssanky (se dit « péssannké) )

Ce sont des œufs peints pour embellir la fête de Pâques. Cette tradition est fort pratiqué en Europe de l’Est et grâce au Polonais du Nord dans le Nord de la France.

 

Chez les polonais nordistes

Le vendredi après-midi, on prépare des Pisanki. On y dessine des signes-symboles :des spirales, des méandres qui sont des symboles protecteurs mais aussi des myriades d’étoiles, des croix, des rosettes, des ondulations, des carrés qui représentent la lumière divine dans toute sa magnificence.

Le rouge domine pour rappeler le sang du Christ ou la légende suivante :

Une légende orthodoxe raconte que Marie de Magdala serait allée reprocher à l'empereur Tibère la mort de Jésus, et lui annoncer sa résurrection. Devant le scepticisme de celui-ci, l’œuf qu'elle tenait en main se serait alors teint en rouge.

 

Jusqu'au XIXe siècle, les œufs étaient décorés par les enfants.

Ils étaient teints :

en rouge avec des rouelles d’oignons cuites,

en jaune avec une décoction de racines de pruniers ou d’orties;

en violet avec de la betterave ou des violettes ;

en rose pâle avec des épluchures de radis ;

en vert avec des feuilles d’ortie ou de lierre ;

en brun avec de la chicorée.

 

Le samedi saint

Le samedi saint, dans l'après-midi, les enfants de chœur repartaient dans le village avec leurs crécelles, en chantant cette fois :

« Alléluia, du fond du cœur, n'oubliez pas les ptits enfants chœur.

Un jour viendra, Dieu vous le rendra ! »

Les gens donnaient des œufs, des bonbons, parfois quelques pièces pour récompenser les enfants des services rendus lors des offices. Ensuite les enfants de cœurs, ne sachant que faire de tous ces œufs, négociaient, en échange, avec leurs parents quelques pièces ou friandises.

Progressivement, dans les années 1980, les dons en nature ont été remplacés par des dons pécuniaires.

 

La veillée pascale

La célébration de la nuit du Samedi Saint au dimanche de Pâques est « une veille en l’honneur du Seigneur » durant laquelle les catholiques célèbrent le passage des ténèbres à la lumière, la victoire du Christ sur la mort.

La célébration commence par un grand feu allumé sur le parvis de l’église. On y allume le cierge pascale et le prête le bénit. Puis sa lumière est transmise aux fidèles.

Le retour de la messe est joyeux puisque chacun rallume son cierge pour rentrer chez soi.

 

 

Retour sur les Pisankis

Le samedi, les Polonais amènent à l’église, dans une grande corbeille, accompagnés de pain, de saucisses, du beurre, du sel, du raifort et de l’agneau les œufs pour les faire bénir. Ils formaient un cortège musical pour se rendre à l’église et bénir les œufs.

Ce n’est pas qu’une tradition polonaise mais c’était une tradition chrétienne de porter ses œufs à l'église pour les faire bénir et les offrir ensuite aux parents et aux amis pour qu'ils les consomment en signe de réjouissance.

 

Le dimanche de Pâques

Au petit déjeuner, on mange souvent d’un gâteau rond (riche en oeufs) en forme de couronne (qui rappelle celle de Jésus) avec des fruits confis.

On s’habille en blanc pour la messe.

Après la messe, il est de tradition de manger en entrée une omelette et l’agneau pascal comme partout.

Dans chaque coin de la région, on prépare son gâteau traditionnel : le calais à Calais par exemple ou le Babka chez les polonais du bassin minier ou le gâteau de noirolle (petite brioche) dans le boulonnais.

Dans certains coins, on offre de nouveaux habits aux enfants.

On bénissait le dimanche les « quatre-vents ».

Au retour de la messe de Pâques, c’est la quête des œufs.

 

Retour sur les Pisankis

Le dimanche de Pâques, les membres de la famille s’offrent les pisankis en fin de matinée qui seront mangés en entrée.

On a dit que Louis XIV faisait bénir de grandes corbeilles d'œufs dorés qu'il remettait aux courtisans.

 

Le lundi de Pâques

les géants

Dans certaines communes, on sort les géants pour les faire danser.

 

Le pâquage (se dit pocache)

Le pâquage, c’est une sorte de quête qui avait lieu habituellement le lundi de Pâques. Les enfants s'annonçaient encore à l'aide d'une crécelle.

Leur chanson favorite était celle-ci, sur un air de cantique :

« Alléluia, Cathrine alle s'in va, dins sin guernier cacher à rats.

Ch'est pas pour elle, mais pour sin cat.

Alléluia ! ».

Auparavant le pâcage était aussi pratiqué par d'autres corps en lien avec la paroisse ainsi que les apprentis de certains corps de métier comme les garçons meuniers, les garçons brasseurs, bourreliers mais aussi les pauvres

Revenons aux cloches qui étaient parties à Rome. On dit aux enfants qu’elles reviennent le dimanche de Pâques chargées de friandises qu’elles déversent dans les jardins.

 

Le lundi, on élisait les reines de chaque paroisse : des jeunes filles chargées de s’occuper de l’entretien de l’église.

 

 

Lundi mouillé chez les Polonais

Le lundi de Pâques les polonais s’arrosent. C’est ce qu’ils appellent dyngus ou lany poniedzialek (lundi mouillé) et dès le réveil. L’eau symbolise surtout le retour à la vie du Christ ressuscité.

 

 


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