Amour
Mise à jour : 21/02/2024
alliance : aïanche
avoir une relation charnelle : cotronner - - cotron : jupon
amouracher : rassoter
amoureux /pris d’amour : assoté
amourette : mourette
amoureux sans lendemain : amoureux d’ducasse
« Amoureux de ducasse, el lendemain in s'in passe. »
aphrodisiaque : énorteux d’coquage - - énorter : inciter
baiser : bajer
baiser sur la bouche : baisses à bouquette
baiseur : basiou
baisoter : basioter - - basiote : petit baiser
bisou : bécot
branler : alloter
câlinerie : catterie
dépuceler : damer - (en faire une dame)
faire l’amour : faire touquette
homosexuel : bique et bouc / co-glène
impuissant : flau (flasque)
jeter sa gourme : faire des folies de jeunesse (garçon)
jouïr : goïr (vieilli)
peloter (une fille) : pochonner / biscoter (vieux français)
MST : un cop d’pied d’Vénus
noce : noche
Expressions sur l’amour
le baiser |
un baiser : eune baisse bise sur la joue : baisot - - 4 dans le Nord Donner un baiso à pinchettes : c'est embrasser quelqu'un familièrement en lui pinçant légèrement les deux jours entre le pouce et l'index des deux mains. Bajier / Imbracher in godinette -> Embrasser amoureusement. Faire eun fricasse ed musiau. ->Faire la bise à tout le monde |
Déclarer sa flamme |
Je t’aime » -> J’te caire / J’t’ai quer. |
séduire |
Faire du hoque-queue -> dandiner des fesses / jouer les séductrices Dmander l’charité à l’porte d’eune maronne. -> désirer l’amour Raviser aveuc des yux in coulisse. -> Regarder avec des yeux langoureux. File à main crochue, file foutue -> Les filles difficiles risquent de se retrouver toute seule. |
Être amoureux |
Min cuèr i bat l'quindelle. -> Etre amoureux ; en référence aux oscillations irrégulières d'une flamme de bougie Avoir l’tourtiau -> Avoir un chagrin d’amour. |
Vie libertine |
Être à s’maronne. -> Etre porté sur la chose. Avoir les yux qui dmandent la charité à la porte de s’maronne. Avoir des yux à fleur ed brayette. -> pour une fille portée sur la chose. Courir l’pertantaine (prétantaine). -> Mener une vie vagabonde et libertine. Courir el guilledou. Courir après les courtés cauches. -> Chercher des aventures galantes Juer au manicordion. ->Avoir une aventure clandestine. Cangmint d’gaiole, ducasse d’osiau. -> Aller voir ailleurs. |
Vie maritale |
Ete à l’abéïe d’ el trappe. -> Etre marié. S’achochonner Faire un mariage au ptit blanc. -> se mettre en concubinage Ete à l’colle -> Vivre maritalement. |
libido |
Avoir perdu el clé de s’maronne. |
Ne plus avoir de rapports |
Avoir mis s’boutique au guernier. |
La panne |
Morir à ch’tro. |
|
Minger du pâté à barrière. -> Avoir pris un râteau. |
Quelques expressions imagées sur les jeux d’amour
Sortir el taure dins l'courette.
Juer d’el broquette (allumette)
Trimper sin chicon.
Ete d’el confrérie de Saint-Ploion.
-> Etre inhabile à l’acté vénérien
Casser s’cruchon / chobot / croquer l’nojette.
-> Perdre sa virginité.
Eune pièche ed 10 sous : pucelage
Juer al basse-danse .
-> Faire des jeux érotiques
Eune nuit d’carpintier
-> une nuit d’amour
Juer à s’maronne.
-> faire un bébé.
Un viux four cauffe miux qu’un neu.
-> Les femmes mûres …
Vielles amours et viux tijons s’ralleument in toute saison.
-> Les anciens amours ne s’oublient pas.
Faire voler sin dragon.
-> s’adonner aux plisirs pour un homme.
Faire voler sin cotron.
-> s’adonner aux plisirs pour une femme.
Une bonne nuit d’carpintier ; el quévile au tro.
-> une nuit d’amour
Pou n’pas avoér d’éfant , i faut batte in grinche et vanner à l’cour.
Faire al rassaquette.
Signes de mésentente
avorter : échouarter - - échouartin : avorton
détester, haïr : abominer
discorde : malintinte
divorcer : démarier
gronder : grouler
séparer : déseurer
tromper quelqu’un : abusier
violer : incosaquer
Vivre au mazarin : vivre séparé
I a rindu sin pourtrait.
-> Il a rompu les fiançailles.
amour |
L’amour est un fu qui dévore mais l’invie quier est incore pu fort. Si à l’saint Aubin, alle t’prind l’ main, vivmint à l’sainte Agrippine! Quind l'timps i s'met à l’ pleuf, min ojiau i s'met à l'oeufe. ->On profite du mauvais temps pour des ébats amoureux. Attraper un cop d’cotron. ->se dit donc d'un jeune mariée, fatiguée par une nuit d'amour. |
Avant le mariage la méfiance |
L’belté s’minche pas in salate. I faut méfier du dvant d’eune fimme comme du cul d’eune mule. Faut pas s’pinte au preumier hallot. -> Il ne faut se marier avec le premier venu / la première venue. |
Avant le mariage |
▪Un pot i treuve toudis sin couvlèche. ->Tout le monde trouve l’amour ▪L’amour i s’rue aussi bin su un cardon qu’su eun rosse. -> Tout le monde a droit à l’amour (chardon ou rose) ▪Des bellé-files et vielles loques trouvtent toudis quéqu’un qui les aloque. ->On trouve toujours chaussures à son pied. ▪I faut aute cosse qu'un biau visache, pou faire un bon ménache. ▪L' belté s'in va et l'biête alle reste. ▪Belté sans bonté, ch’est d’el leumière sans clarté. -> un bon caractère vaut mieux que la beauté. ▪El belté se minge pas in salate. ->La beauté ne suffit pas pour le mariage. ▪Faire Pâques avant les Ramiaux. -> Avoir un enfant avant le mariage. ▪Aller à bague -> Aller acheter la bague et aussi de l’ameublement. In attelle pont une vaque aveuc un guva. -> On ne marri pas des personnes de conditions différentes. |
Des calaudries |
▪Ch’est un fu d’étoupe, cha n’ dur’ra pont. ->En parlant d’une relation qui commence avec trop d’ardeur. ▪In n'accoupelle point un malot aveuc un limachon. ▪Ch’est un ménache ed quien. ->Mauvais ménage |
Au début d’un mariage |
▪Qui prind l’arbe prind ches branques. -> Quand on se marie, on se marie aussi avec sa belle-famille. Ou Si on se met avec quelqu’un qui a déjà des enfants, on doit prendre aussi les enfants. ▪Marier sous l’quéminée. ->Marier sans maire ni curé. |
querelle |
El cat i est dins l’horloche. El cat est su l’dresche (meuble). -> Il y a de la brouille dans le ménage. Minger du pâté d’grone. -> Se dit lorsqu’il y a de l’eau dans le gaz. |
Pendant le mariage |
▪Quéhir l’cul dans l’burre. -> Faire un beau mariage ▪El pot i a treuvé s’couvlèche. ->Ils sont bien assortis. ▪Cangemint d'gaïole, ducasse d'osiau. ->se dit de quelqu'un qui trompe son conjoint. ▪Avoir d’l’étoupe à s’quenoulle. -> Etre cocu. |
Les enfants |
I li a donné du lé burré. ->Il lui a fait un enfant. Sin écourchué i armonte. Alle a un boursiau à s’panche. Alle a l’ballon. All a mié des pos. ->Elle est enceinte. I a quer l’cavalrie mais pas l’infantrie. ->Il ne veut pas avoir d’enfants. Un pouchin d'haïure ->Enfant conçu dans la nature I a jué de s’n’ arbalette. -> Il a un enfant |
La vie conjugale |
L'amour, ch'est des grinds mots avint, ch'est des tiots mots pindant et des gros mots après. L’amour est un gardin fleuri qui peut finir in camp d’ortilles. L’amour comminche par des anniaux et finit par des coutiaux. -> Ca ne dure pas l’amour et ça peut même mal finir ! |
séparé |
Tertun sin muid (Mesure de capacité des grains et liquides ) . |
Proverbes et dictons
mise à jour : 24/04/2024
PROVERBES
Le proverbe est un cours énoncé d'une vérité de bons sens ou d'un conseil populaire.
C’est la mise en image d’une observation.
conseil populaire. |
Faut toudis s’fier à s’peurmière idée (se dit iday) seurtout quind in n’a qu’eune. Cette idée viendrait d’une tradition ancienne qui consistait à accrocher des plaisanteries aux fenêtres des cafés ou de laisser des proverbes sous les portes des magasins. |
Chés bonnes raisons, i faut les acouter tout in long. Acoute les aveines lever. -> Il faut écouter les bons conseils. |
In hiver, i vaut miux un air ed fu qu'un air ed turlututu (mirliton). ->La musique réchauffe les cœurs mais pas les corps. |
Vaut miux eune onche ed chance qu'eune life ed savoér faire. ->Même avec de l'expérience, c'est bien d'avoir un coup de pouce de la chance. once : ancienne unité de masse = 28 g livre : 450 g |
El mauvaisté arquet toudis su l’nez. Chti qui raque in l’air, cha arquet timpe ou terd. -> Les méchancetés retombent toujours sur celui qui les a dites. |
Faut pas vouloér plu d’fien que d’étrain. -> Il faut vivre selon ses moyens. |
Chti qui va, i léque et chti qui reste i sèque. Celui qui sort de chez lui peut rencontrer des opportunités contrairement à celui qui reste chez lui. Ch’est pas quind in n’a pu d’dints qu’i faut croquer chés nojettes. -> Il faut croquer la vie à pleine dent. |
Qui trop cusit (choisit) mau élit (trier). -> Il ne faut pas trop hésiter. |
Miux vaut ploïer que casser. Ch'est du bon bos quand i find au mitan. ->Il vaut mieux s'arranger à l'amiable que de se quereller. Miux vaut un accomodmint qu’un désagrémint. ->Mieux vaut un bon arrangement qu'un mauvais procès. |
Vaut miux rire que braire ; el grainne (grimace) alle est plu bielle. -> Ca ne sert à rien de se lamenter. |
Vaut miux ête moqué ichi qu’in plein marqué. -> Se dit à ceux qui paraissent affectés des plaisanteries qu’on dit d’eux. |
Vaut miux ête un tiot maîte à s’mason qu’un grand varlet chez l’s autes. |
Ch'qu' t'as vert, té l'aras pas sec. ->Ce que tu as aujourd'hui, tu ne l'auras plus demain. |
Chou qui est boulli n'sort point à mitan tchuit. ->Il faut prendre le temps de bien raisonner. |
Au païs des promesses, in meurt ed faim. ->Il ne faut pas compter sur des promesses. |
Rin ch’est rin, un tit séquo cha fait du bin ! -> Il vaut mieux pas grand-chose que rien du tout. |
Faut vife tout l’timps qu’in est vivant car quand in est mort ch’est pou longtimps. ->Il faut profiter de sa jeunesse. |
Mier s’pain blanc avant s’pain noir. -> Commencer par le meilleur et finir par le pire. |
A mitan bin, ch’est déjà bin. -> Il ne faut toujours chercher à obtenir plus. |
L’amitié , ch’est d’el iau dins un quertin d’osier. -> L’amitié ne dure pas. |
Faut pas brader un bœu pour un œu. -> Dans la vie il faut bien faire les choses. |
I ira à guéole pour apprinne à chiffler. -> Il finira en prison. |
I n’a pas un pour raccomoder l’aute. -> Il y en a pas un mieux que l’autre. I est auchi fait qu’li. |
Quind in n’a pas chou qu’in a quer ; i faut quer chou qu’in a. -> Il faut se contenter de ce qu’on a. |
Parle à tin vosin mais n’abats pas t’haïure. -> Sois courtois avec ton voisin mais ne dépasse pas les limites. |
Ne fait pas vir el couleur de t’casaque.Chti qui n’veut rin intinde, qui n’diche rin !
-> Ne donne pas ton avis. |
|
vérité de bons sens |
Deux loques mouliées n'peuvtent s'réchuer (sécher). ->Deux personnes malheureuses ne peuvent guère se consoler. |
Les bellés-filles et les vielles loques trouftent toudis qui l's ahoque. -> Les belles filles se font vite attraper. |
Y a rin qui passe sans qu’ i arpasse. ->En toutes choses il faut considérer les suites. |
D’el misère et d’el pauverté, in n'a pas bson d'in s’mer (semer). ->On trouve partout misère et pauvreté. |
Qui n’intind qu’eune cloque n’intind qu’un son. -> Celui qui n’entend qu’une partie ne peut savoir lequel a raison. |
El Bon Diu invoe des nojettes à cheux qui n' savtent point les croquer. ->Les biens de ce monde sont bien mal répartis. |
Un quien, i s'attaque toudis à chti qui a ses marronnes déquirées. ->C'est toujours aux plus faibles ou aux plus malheureux qu'on s'attaque en premier. |
In saque pas d’ al faréne d'un sa ed carbon. El caque alle sint toudis l’hérin. In fait mie des tarins avec des mouchons. -> On ne change pas les gens. |
Y a pas d’ pu bielle danse quind tout l'monte i danse. ->On n'est vraiment heureux que quand tout le monde s'amuse. |
Des escusses et de l'iau bénite, in in fait des marmites. ->C'est trop facile de s'excuser à chaque bêtise. |
L’âne baté, ch’est chti d’el communauté. -> C’est le bien commun qui est souvent négligé. |
Grand diseux, ptit faiseux. Mal acouteux, mal raconteux. Mal intindeux, mal rapporteux |
Si j’avos d’l’étrain, j’aros du fien. -> Si j’avais les moyens, j’aurais ce que je veux. |
Jonesse, richesse Qui seuche haut,→ qui seuche bas, el blé n’est biau qu’eune seule fos. -> On n’est pas éternellement jeune. |
Ch’n’est pas au prinmier cop que l’arpe i quet. -> Ca ne marche pas du premier coup à chaque fois. |
El monne i est rond, chti qui n’sait pont nager i va au fond. -> Il faut avoir des connaissances pour s’en sortir. |
I vaut miux saquer à l’source qu’à l’rio. -> Il vaut mieux se servir soit même. |
A tout heure un quien piche et eune fimme brait. -> Les femmes pleurent très souvent. |
Ch’est pas quind in a quié dins s’maronne qu’i faut serrer chés fesses. -> Se dit quand quelque chose arrive trop tard. |
Deux biêtes à cornes ne peuvtent pas boère dins l’même séau. -> Deux entêtés ne peuvent s’entendre. |
CITATIONS
de Terry Toivirnas |
Y a pas bonhèr sins malhèr. |
de Gustavo Adolfo Bécquer |
El seulitute est fin bielle quand in a quéqu'un à qui l’dire !
|
DICTONS
Le dicton proche du proverbe est une sentence populaire une expression proverbiale figée, souvent humoristique ou régionale.
Un morciau avalé n'a pu d'goût ! ->Après avoir rendu un service à quelqu'un, il l'oublie vite. |
Ch'est souffler dins un violon pou li donner du son ! ->Ça ne sert à rien ; c’est inutile ! |
Avoir des étoupes à détoulier (détouiller) à s’quenoulle. ->Avoir beaucoup de mauvaises affaires à se dépatouiller. Etoupe : Partie la plus grossière de la filasse. |
S’in tirer avec les étrivières (Courroie par laquelle l'étrier est suspendu à la selle. ). ->En parlant d’une mauvaise affaire où l’on s’en sort mais avec perte. |
Ete su l’lingue d’ chés gins. ->Faire parler de soi. |
Au soèr ch’est tout quien coeurant (courant) , au matin ch’est tout quien couquant. ->Pour la jeunesse qui n’est jamais pressée de se coucher ni de se lever. |
Aller querre au loin, chu qu'in a dins s’gardin. ->Inutile d’aller chercher loin ce qu’on a sous la main. |
I fait toudis plu biau dù qu’in n’est pas. -> C’est toujours mieux chez les autres. |
Ch'est pu l'minme frère qui fait l'école. C'est une autre affaire qui est moins simple. |
Acoute d’n’orelle droéte et laiches-in dins t'n'orelle gauche! -> Retiens bien ce que je te dis. |
I est trop tard, chés osiaux sont dénichés. ->Se dit quand il est trop tard. |
Ete comme Henri IV su l’ pont neu. ->Etre abandonné. |
Tous les Gascons n’ sont pas d’Gascone. Gascons vaut également dire vantard. ->On trouve partout des gens qui exagèrent. |
Arriver comme el Magnificat às vièpes. -> Arriver au bon moment. |
J'pinsos qu’min pinceau ch'étot eune brouche. -->Je pensais et je me suis trompé! Ch’est un hurchon qui deschind d’eune brouche à dints. -> C’est une erreur. Prinde chés bas pou chés cauches. ->se tromper |
Tout ch’qu’a quer el méquaine, in l’minche 7 fos dins l’ smanne. Chouc que fimme veut, Diu veut. -> Les femmes ont souvent le dernier mot. Tros files et eune mère, ch’est quate démons pou l’père. |
El ma qu’in dit d’li, in l’dit d’ti, in l’dit d’mi. -> Quelqu’un qui sait dire du mal de quelqu’un sait le dire de tout le monde. |
•Minme aveuc un cul in or et eun tiête in argint, j’n’voudros nin. Belté sans bonnté, ch'est leumière sans clerté. -> La beauté est moins importante que la bonté. |
I n’a point d’iau si bielle qui n’s’ troubelle. -> Malheureusement tout ne reste pas toujours beau. |
Plus douche est l’miel, plus dure est l’pique de l’abeille. Passe minon, arpasse cardon. -> Méfie toi de la belle qui semble aussi douce que le coton du chardon et qui deviendra piquante comme le chardon. Faut s’garder du dvant d’eune fimme comme du broudier d’un baudet. |
Quind les hommes is sont insannes, is s’acoutent. Quind les fimmes alles sont insannes, alles s’arguettent. |
Ch’ti qui n’veut pu d’sin tchien dit qu’i est inragé. -> C’est facile de trouver des excuses. |
El vie ch’est comme un arména (almanach) , cha s’éffeulle et cha n’dure pas. |
Faut printe el timps comme i vient, les gins comme is sont et l’argint pou ch’qu’i vaut. -> Il faut prendre la vie comme elle vient. |
In n’treuve jamais un ièfe dins l’minme tro. -> Tu ne m’auras pas deux fois. |
Souvint cotron s’moque ed patalon. -> Les femmes sont souvent moqueuses à l’égard des hommes. |
El jour ed dmain amène sin pain. -> Il faut croire en la providence. |
Tertun fait sin lit comme i veut qu’i s’couque. -> Chacun organise sa vie comme il l’entend. |
Parfois i vaut miux dédire (désavouer) que dire. |
1 ch’est zéro, deux ch’est trop. -> Une fois ça va mais pas deux ! |
Ch’est toudis les naseux qui veultent mouquer els autes. -> Ceux qui reprennent les autres ne valent pas toujours mieux. |
Car qui weine , fimme qui s’plaint, cha fait du qumin. |
Un scret su l’bout del langue ch’est comme un osiau su l’bout del branque. -> Se dit pour des gens qui ne savent pas tenir un secret. |
Ete comme pain et burre. ->Etre d’accord, s’entendre comme larrons en foire. Vaut miux eune mouque à miel que 10 mouques à brin. -> Rien ne vaut un ami sincère que 10 mauvais. |
Y a mie d’montanes sans vallée. Avoir des hauts et des bas. |
Chou qu’in rtient d’eus jonnesse, in s’rappelle dins l’vieillesse. -> On retire toujours une leçon des erreurs du passé. |
Ch’ernard i finira chez marchand d’piaux. -> Le mal finira pas retomber sur lui. |
Va falloér foncer les stos. -> Va falloir pousser les murs. |
Expressions françaises différentes en chti
•Argint d’porée artourne au cabinet.
Chou qui vient d’el rapine, s’artourne à l’ruine.
-> Bien mal acquis ne profite jamais.
A d’pus qu’in a d’glaises, à d’pus qu’in a d’ués.
-> L’argent amène l’argent.
Aveuc du bos tordu, in fait du fu drot.
-> Il ne faut pas se fier aux apparences.
Cha li pind au nez comme un bonnet d’ducasse.
Ca lui pend au nez comme un sifflet de 2 sous.
•Ch’est aussi long d'chez mi à chez ti, que d'chez ti à chez mi !
->C'est du pareil au même.
•Ch'est l’berlou qui s'gabe d'l’ avule.
Ch’est l’païelle qui s’moque du caudron.
Ch’est chés naseux qui veultent mouquer els autes.
-> C’est l’hôpital qui se moque de la charité.
•Ch’est net comme eun busette .
->C’est clair comme de l’eau de roche.
Busette : verseur de bouilloire ou cafetière
•Ch’ti qui rit venderdi (vendredi) , i braira diminche.
->Rira bien qui rira le dernier.
•Ch’n’est pas à un viux cat qu’in apprind à cacher ches soris.
-> Ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces.
•Chti qui voudrot i pourrot.
Quand on veut, on peut.
Ch’ti qui parle à min cul parle à min derrière.
Le vent ne rentre pas là où il ne peut sortir.
→ la calomnie ne me fait rien.
•Chés corbiaux n’font pas des agaches.
-> Tel père tel fils
•Ch’est pas l’coïer qui fait quien ni les pleumes qui font l’osiau.
Un biau paltot et eune bielle marronne ne donne pas d’prix à vous personne.
-> L’habit ne fait pas le moine.
•Ch’est à chés épleumures qu’in arconnot l’méquaine.
C’est au pied du mur qu’on reconnaît le maçon.
Ch’est l’dernier hérin qui fait querver l’baudet.
-> C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
•Ch’l’auche alle s’a artourné su l’pourchiau.
Chelle ernard s’artrouvra chez l’merchand d’piaux.
Ch’est un pourchiau, i n’fera du bien qu’au salau.
-> Tel est pris qui croyait prendre.
Ch’est dins l’iau troube qu’in fait des bonné pêques.
-> Taire et faire est la loi salutaire.
Ch’ti qui cauffe trop près d’sin fu i s’brûle sin cul.
A s’cauffer trop près du fu, in s’brûle el cul.
-> De trop près se chauffe qui se brûle.
Chou qui est versé est bu.
Il ne faut pas vivre dans le passé.
•Daller souvint à puche, qu’in finit pas casser s’cruche.
>Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse.
•Des mastelles ch’n’est point des craquelins !
->Appelons un chat un chat.
Les mastelles sont des petits biscuits ronds au froment et seigle, parfumés à la cannelle, de la région du Hainaut.
Le craquelin est une pâtisserie en pâte feuilletée sucrée originaire du Boulonnais. Il est traditionnellement fabriqué à Noël et a la forme d'un « 8 ». Le nom du craquelin boulonnais viendrait du mot « nekerlink » en néerlandais et qui signifie « biscuit sec et craquant »
Mastelle et craquelins ont donc des formes bien distinctes.
El lait i sra toudis blanc et l’carbon noir ; c’est comme cha.
-> une vérité de Lapalisse
•Eune soris qui n'a qu'un treu alle est vuite attrapée .
-> Il ne faut pas mettre ses œufs dans le même panier.
•Eune coutume, cha ne cange pas comme un costeume.
Un défaut qu’in n’s’sait faire quitte i arvient vite.
Chasser le naturel, il revient au galop.
Eune glaine noirte peut faire un ué blanc.
-> Il ne faut pas se fier aux apparences.
Ete comme des hérings in cageot.
Etre serré comme des sardines en boite.
•Ete pas né/e dins eune arrosette pou raviser pa l'busette (bec verseur) !
->Ne pas être né/e de la dernière pluie.
•Ete prope dins ses loques.
-> Etre dans de beaux draps.
•Ete rafulé aveuc une couronne ed laurier.
-> Se jeter des fleurs
•Ete comme eune buresse sans iau.
-> Etre comme un apothicaire sans sucre
Ete par camps et par voés.
Etre par monts et par vaux.
•El jour ed dmain amène sin pain.
-> Chaque jour suffit sa peine.
•El queue d’un cat n’a pas poussé l’minme jou.
->Paris ne s’est pas fait en 1 jour.
•El cat a mingé l’burre.
Le mal est fait.
El jour d’el saint-Soïon (vieilli)
-> A la saint Glinglin
•Faute d'als, in dosse à l’ognon.
->Faute de mieux on se contente de ce qu'on a.
Dosser = relever
•Faire avaler des gouvlions.
>Faire avaler des couleuvres.
•Faire bielle moute à mauvais ju.
-> Faire contre fortune bon coeur.
Fais du bien à un baudet, i t’pét’ra au nez.
Crasse el botte d’un vilain, t’aras du brin dins t’main.
Fais du bien à un vilain, il te chie dans la main
•Faute de burre, in mie du pain sé.
-> Faute de grive, on mange des merles.
Faut smer quand i est timps et faire l’Août au bon momint.
-> Chaque chose en son temps.
Faut pas mette dins l’couet l’lièfe qu’in n’a pas tué.
Faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tuer.
Il
•In est crapi fau qu’(seulement) pa plu crapi.
->On est jamais sali que par plus sale que soi.
•In peut dire eune bassé-Messe dins eune grandé-églisse.
->Qui peut le plus peut le moins.
•In n’cate (castre) point un quien deux fos à l’minme plache.
-> Un homme averti en vaut deux.
•In n’apprête pas l’licou avant l’viau.
-> On ne met pas la charrue avant les bœufs.
•In n’ peut vife su l’deus (dos) d’un peut-ête.
D’un viau in espère un boé et d’une glaine in espère un ué.
-> L’espoir fair vivre.
In n’fait pas d’un mouquet un busard.
In n’fait mie des tarins aveuc des mouchons.
On ne fait pas d'un âne un cheval de course
In n’peut pont péter pu haut qu’el cul i est fait.
-> A l’impossible nul n’est tenu.
I a mis des ués d’cat-huant dins s’n omelette.
-> Il est de mauvais poil.
I n’a pas si laide guernoulle qui n’treufe sin crapaud.
-> Chaque pot trouve son couvercle.
•I ‘n a eu pou ses quate sous.
Il en a eu pour son argent.
I faut pas mette els efants sur l’carbon pour les avoir blancs.
Il ne faut pas tenter le diable.
J’m’in méfie comme dech cul d’eune jumint.
-> Je m’en méfie comme de la peste.
L’ernard met s’ queue comme i veut.
Chacun ses goûts.
•Miux vaut rire comme un anet que braire comme un baudet.
Mieux vaut rire comme une baleine que pleurer comme une madeleine.
•Moïennemint in va lon.
->Qui va loin prépare sa monture.
•Monter su ses argots (ergots).
-> Monter sur ses grands chevaux.
Muche tin cul vlà ch’garde !
Rep : Muche el tien, vlà qui rvient.
Vingt-deux voilà les flics.
•Querre de tout sin long.
Tomber des nues.
•Quind in verra cha, chés glénes iront à chabots et chés quiens à caroche.
-> Quand les poules auront des dents.
•Quind ch’est pas min pouche, ch’est min dogt.
-> Quand ce n’est pas l’un, c’est l’autre.
•Quand in s’ léfe timpe, in gane des esquélins et quand in s’ léfe tard, in gane des iards.
Esquélin (éscalin) : monnaie des Pays-Bas valant 60 centimes
iard (liard) : le quart d'un sou.
-> La journée appartient à ceux qui se lèvent tôt.
•Rinde el burre pour el pain
Rendre la monnaie de sa pièce.
Rire comme à caillaux cornus.
Rire à gorge déployée.
•S'torquer l'cul avint d'quier.
->Mettre la charrette avant les bœufs.
•Tiens en parlant du solel, in vot ses raïons.
-> Quand on parle du loup , on en voit sa queue.
•Tout bos n’est pas du bos d’carpinte.
Tout ce qui brille n’est pas en or.
•Trois pépés cholés (boul.)
-> 3 pelés et un tondu
Te vas te faire croquer tes ergots.
Tu vas te faire taper sur les doigts.
•Un mot à l’fos, in fait un grand life.
->Tout vient à point à qui sait attendre.
•Vaut miux un dins s’main que deux dmain.
Vaut miux un oeu dins s’main equ deuw dins l’haïure / dins l’cul d’eune glaine.
Vaut mieux un ué dins s’main qu’un pouchin dmain.
Vaut miux un mouchon dins s’main que deux dins l’arbe.
->Un tien vaut mieux que deux tu l’auras.
Il vaut mieux espérer un petit quelque chose que rien.
I/ Alle voit l’brindile su min dos et vot pas el fagot qui est su sin deus.
Voir la paille dans l'œil du voisin et ne pas voir la poutre dans le sien.
Y a pas d’finquère sins fu et d’fu sins finquère.
-> Il n’y a pas de fumée sans feu.
Formulettes de dialogue
mise à jour : 26/03/2024
Inlève tin capiau vlà un ch’ti qui passe !
-> Pour s’interpeler entre chtis.
Bonjour, cha va ti ?
J’sus pas eune buque, te n’m’as pas vu !
-> Se dit quand quelqu’un passe devant vous sans vous dire bonjour.
Sin père n’étot pas carpintier, i / alle n’a pas d’manches à sin capiau.
-> ... ne m’a pas salué.
Parler de quelqu’un |
I a perdu eune bielle fleur à sin capiau. ->Il a perdu une belle occasion. I a des avisses comme des attrapes. -> Il faut faire attention à ce qu’il dit. I promet plu d'burre qu’i n'a d'pain ! ->Il promet plus de choses qu'il ne peut tenir ! Aveuc li, eune mouque, ch'est un malot . D’un étron, i in fait tout un mont. -> La moindre difficulté tourne au drame. I a vénu au monne par l’bielle porte. ->tout lui réussit I perdrot s’cul s’i ténot pas. -> Se dit de quelqu’un qui perd tout. I rnie s’ cul pour un pet. -> Se dit de quelqu’un qui nie d’’avoir dit quelque chose. Li j’l’ai quer comme un cleu (clou) à min tchu. -> Je le déteste. Alle a fait marcher s’lavette. -> Elle a fait parler d’elle. À mau cat, mau rat. -> Etre méchant avec les méchants. Aveuc li, i n’ a toudis un fier qui cloque et l’aute qui allote. -> Il y a toujours quelque chose qui ne va pas. I a sin pain cuit et s'bière brassée ! ->Il n'a pas de soucis à se faire, il a tout ce qu'il lui faut. Quand i parle ed li, i ‘n a plein s’bouque. -> Il est plein d’admiration. Un scret au bout d’sa laugue ch’est comme un osiau au bout d’el branque. I / Alle a eune langue mais i / alle n’ in est pas maite. -> …. n’ est pas capable de tenir un secret. Chti qui bègue i mint. -> Se dit si quelqu’un semble cacher la vérité. Tout chou qu’i dit n’est pas in or /parole d’évangile. Tout bos n’est pas du bos d’carpinte. -> Tout ce qu’il dit n’est pas vrai. I / Alle parle comme eus bouque alle est faite. -> … parler sans réfléchir. I/ Alle donne du bos d’ralonche. -> …. retarde ses explications. I / Alle a eun mémoére ed lièfe. -> ... a une mauvaise mémoire. I / Alle est du régimint des propres, i laisse rin traîner. -> ... ramasse tout ce qu’... trouve.
D’où qu’i prind s’bière chti-lal ? Pour qui se prend-il ? Faut mette des manches aveuc li. -> Il faut prendre des précautions. I / Alle li manque toudis 2 sous pour faire un franc. -> …. lui manque toujours quelque chose. I a tié dins mes loques. -> Il m’a fait une vacherie. I rue des caillaux dins m’gardin. -> Il me cherche. Aujord’hui ch’est bin, demain ch’est tout rin. -> Il est lunatique. Ch’sont 2 tiêtes sous l’même bonnet. -> Ils sont toujours du même avis. I/Alle a s’tiête cachée perdue. -> … ne sait plus ce qu’il fait. I rnique su eune pointe d’éplique. -> Il trouve à redire sur tout. Mes orelles elle m’corntent ; in dit du bin ou du ma ed mi. I/Alle est assis/e sur ches orelles. -> ….. ne veut rien entendre. |
Parler à quelqu’un en accord |
Tout juste, Augusse ! -> Tu as raison. Pas d’doute, après l’café in bot l’goutte. ->C’est juste ce que tu dis. Sûr comme du lait burré. In n’dvient pas viux sins prinne d’l’âche. ->Manière d’affirmer qu’une chose est vraie. Assis-te, te n’quéras pas d’si haut. → Ne reste pas debout , assis-toi ! T’in dis des fraîques ti ! ->Tu en dis des choses incroyables. J’ dis cha , j’ dis rin. -> Je ne prends pas la responsabilité de ce que je dis. Chu qu’te dis assis, te peux l’dire étampi (debout). -> C’est évident. Ej dis pas à l’inconte. ->Je ne dis pas le contraire. Dù t’as arpêqué cha ? ->Manière d’exprimer le mépris qu’on fait d’une chose qu’on nous montre. Après chés prés ch’est chés pâtures. -> Se dit à quelqu’un qui dit « Et après ? ». Et puis et puis, après ches puches ch’est les séaux. -> Se dit à quelqu’un qui dit « Et puis ? ». Connoite el fond et l’ terfond. ->Connaître une affaire sous toutes ses faces. Si j’ sros ti, j’sros ti d’mi. -> Si j’étais toi. Viux et lourd et in n’apprind tous les jours. |
Parler à quelqu’un en étant moyennement d’accord avec lui |
Quo qu’té cantes ? ->Que veux-tu dire ? Cha n’vaut point l’parlache. -> Ca ne vaut pas la peine d’en discuter. J’ai rin parlé. (vieilli) ->J’ai rien dit. Fais la motié à t’ mode et l’ restant à t’ guise. -> Fais comme tu veux. T’aras l’drot parler quind ches glénes iront picher. -> Se dit à un jeune a qui on n’a rien demandé et qui donne son avis. Y a du toullache / touliache là d'dins. -> C'est pas clair . Laicher picher l’mouton. Laisser tomber. Te viens conter la mort Turenne. -> Tu viens nous faire des lamentations. (En juillet 1675, la France pleure la mort du maréchal de Turenne) |
Parler à quelqu’un en désaccord |
Tais te, n'viens pas ichi cor armette deux sous. -> N'envenime pas la discussion, la dispute. J’ vous dmande mille écus et l’resse in monnaie. ->Manière de demander des excuses en plaisantant. J’ m’in fous d’ti, à pied ou à quéva. Je me moque de toi de toutes les manières. Ravise dins t’n’auche. -> Occupe-toi de tes affaires. Ramasse tes loques, i pleut. Vlan, dans tes dents ! T’as raison, quo qu’t’as dit ? ->Manière de rembarrer ceux dont on ne veut pas écouter les propositions. Te peux canter l’bassé-note. ->Tu peux baisser d’un ton. Si t'es pas contint, tourne tin tcul au vint t'aras d’l'air ! Tant que t’as pas mal au cul, te peux cor d’assir dsus. ->A dire à ceux qui se plaignent. Tin nez i frisse. -> Tu mens. Compte la-dsus et bos d’ el iau, t’aras des clair-boïaux. ->Alors là tu rêves ! T’as rin dins t’maronne. -> T’es un dégonflé. J’sais bin canchon mais ch’couplet-là n’est pas d’dins. -> Je ne ferai pas ce que tu me dis. J’vindrai pas mes arménas. -> Je ne suivrai pas ton conseil. Qui parle d’ mi derrière, parle à min cul. -> C’est dire qu’on méprise les propos clandestins. Te peux m’dire tout chou té veux, cha gliche comme l’pleufe su les pleumes d’un codin. -> Je m’en fiche. Assis-te, fais comme à t’mason. -> Non, mais ne te gêne pas ! Arrête de m’argreigner ! -> Arrête de m’embêter ! |
Envoyer promener |
Invoïer à lusette / juer à quénèque. Envoyer promener Adiu Luc, tin père vindot du chuc. Fous teut guife au mur, i manque eune brique. -> Se dit à un opportun dont on veut se débrasser. Prier d’intrer déhors. ->Inviter à se retirer. Gratte tin cul, ch’est à l’longueur de ton bras. -> Va te faire voir. Cha n’vaut pas l’parlache. -> Ca ne sert à rien d’en parler. Berlique, berloque, du brin dins tes loques. -> Façon de demander à quelqu’un d’arrêter de parler. |
Je ne te crois pas |
Chiffe (siffle) et mi j’ tamboure. ->Raconte de ton côté, je raconterai du mien. Queurs toudis, tin cul i t’suit. Siffle toudis biau merle, t’as l’bec long. A d’autes ! j’y cros rin. -> Cause toujours. Va dire cha à min quva d’bos, t’aras des cops. •Va dire cha à dache, t'aras des cleus. -> Cause toujours ; je ne crois pas ce que tu dis. Raconte cha à tin onc Grégoire, i t’donn’ra un pourboire. Guette min eul s’i est rond ! (boul.) -> Oui ch’est ça, mon œil ! Te veux m'faire craquer des alleumettes dins l'iau ! ->Tu veux me faire croire à des choses invraisemblables ! Armonte t’maronne, tin patalon i quét. -> Tu dis n’importe quoi, occupe-toi plutôt de ta tenue . |
Se défendre |
Vaut miux intinde cha que d’ête moqué in plein marqué. In s’moque pas pou in rire. -> Se dit quand on se moque de vous. In blanquit pont in noirchissant els autes ! -> On ne se moque pas de quelqu’un. Quand té n’ m’aras pus, té perdras l’ plus belle pleume de t’ capiau. ->se dit quand quelqu’un vous parle mal. |
Un affront |
Mets cha inter deux tarténes té mouras pas d’faim. Mets cha dins t’tasse et tin mouquoi par dssus. -> Se dit quand quelqu’un a subit un affront. I cache à ma. -> Il cherche les ennuis. I a avalé cha comme eune verté-pémme. ->Il a fait la grimace. I est parti aveuc chouc qu’i avot preunes cueillées. -> Il est arti sans demandé son reste. |
Faire la tête |
Queu lipe i fait ! Tu tires el guife ? Faire eune gueule d’ici Bergues. (Dunkerque) -> Faire la tête Quo qu’te groules ? Quo qu’t’as ; te fais eune sale greine ? T’as pas raviser t’boudinette ch’matin ? -> Tu fais la tête ? |
Se souvenir |
Ch’est marqué su min cartabèle. -> Je m’en souviendrai. I pass’ra par mes graux (griffes) / par min gardin. -> Je prendrai ma revanche. J’m’in souviendros dins min luijeau. -> Je m’en souvriendrai dans mon cercueil. |
Parler à quelqu’un qui passe |
Baisse el capot, in vot tin moteur ! ->Se dit quand un garçon voit une fille faire du vélo en jupe. Freume tin chucrier, ches mouques alles vont rintrer ! Serre teut bouque, tin nez i va querre n’dins. T’attinds teut béquie ? ->Se dit à une personne qui reste la bouche ouverte. Si in li mettot eun pleume à sin tcul, cha frot un bel osiau ! ->Lorsque l'on voit une personne habillée de façon ridicule ! Quo qu't'as ma loute, t'as perdu t'quinzaine ? ->Pour quelqu'un qui est triste. Ch’est des gins d’nous gins. ->Ce sont des gens qui pensent comme nous. Minger dal salate de culs tournés. -> Lorsque l’on rencontre une personne qui vous tourne le dos. |
Parler à quelqu’un en image |
Quand Jean ara mié s’ flan. -> Se dit à quelqu’un qui demande quelque chose et qu’on demande de patienter. Même un quien a 4 pattes peut pas prinne 4 quémins. -> Je ne peux pas tout faire. In n’peut point sonner l’cloque et daller à l’procession. -> On ne peut pas faire 2 choses à la fois. Tout ch’qui cuit ailleurs, j’n’in sins mie l’odeur ! -> Je ne m’occupe pas des affaires des autres Gentil n'a qu'un oeul, mi j'n ai deux ! ->Trop bon, trop con ! A dù te vas in vagances ti ? A gardincourt : 8 jours dins m’gardin et 8 jours dins m’cour. -> Pour dire qu’on ne part pas. In a tertous des gourmes (maladie de peau) à faire passer. ->On a tous des défauts. Te viendras cor cuire dins min four. ->Tu auras encore besoin de moi. Eum lingue alle a dépassé mes dints. -> J’ai parlé trop vite. Fait pas l'biête, l'avouène est trop quère. ->Ne fais pas semblant de ne pas savoir. Quand j’ peux pêquer, ej pêque. ->A chaque fois que j'en ai l'occasion, j'en profite. Tout ch’qui est findu n’est pas à ruer ju. -> Tout ce qui est abîmé n’est pas à jeter par terre. Pour bin laver s’main, i faut l’aute. -> On a toujours besoin de l’aide de quelqu’un. Me vlà fraîque aveuc tout cha ! -> Me voilà bien avancé. Quand t’aras fait cha, té n’ sras pas plu cras -> Tu seras bien avancé. Toulle toudis t’aras du papin. -> Se dit à quelqu’un qui a du mal à s’exprimer. J’connos ch’t’affaire-là edpis perlimpimpin. -> Je connais cette affaire depuis longtemps. J’ai l’souglout dusqu’à l’bouque. -> Je suis triste pour lui/elle. Un bon vin peut faire un bon vinaique. -> Une bonne situation peut vite tourner mal. J’ai acaté à l’foère d’imponne. -> prendre quelque chose gratuitement. Eune tit mouque peut faire carger un bouc. -> Un petit rien peut tout faire basculer. Dins eune bouque fremée, chés mouques peuvtent pont rintrer. -> Je sais garder les secrets. Ej fais sermint su l’ tiête d’un héring. -> Façon de faire un serment. Rin, ch’est rin ; un tiy séquoi cha fait du bin. -> un petit rien fait du bien. J’ai marché su du pain ou quo ? > Qu’est-ce que j’ai fait pour avoir si peu de chance ? I/Alle mis s’biec sous s’n aile. -> …. a rien voulu savoir. I/ Alle donne d’el fichelle à sin dragon. -> …. se donne des liberté. Si j’y pond, j’y couvrai pont. -> Si j’y vais je n’y resterai pas longtemps. Freume teut bouque, chés mouques alles vont rintrer. -> Se dit à quelqu’un bouche bée. Me donne pas d’nojettes quind j’aros pu d’dints. -> N’attends pas que je sois trop vieux pour me faire plaisir. T’as perdu t’quinzaine ? -> Il t’est arrivé malheur. J’ai été imm’né par un luton. -> Je me suis perdu dans la nuit. |
stupéfaction |
Ej sus resté béque et bot.
|
Inutile impossible |
Ch’est du libouli pou ch’cat. -> C’est chose inutile. Autant saquer l’amelle (armoire) par l’clef. -> Ca sert à rien. Coller aveuc du raquion d’fouan Prinne el burre aveuc chés dints. -> faire quelque chose d’impossible. |
problèmes |
J’ay eune hulotte* à dévuidier (dévider). -> J’ai des problèmes à résoudre *hulotte : bobine d’un rouet |
courage |
Ch’est point du burre à léquer. ->c’est pas facile. Ch’biau timps arrife toudis après l’pleuf. Tout rosse a ches épénes. -> Il n’y a pas de joie sans peine. |
Agacement colère |
Min brassin i ferminte. Rache ed co n’passe pas l’gosiau.
|
s’arranger |
Miux vaut s’accomoder que s’capigner. I a toudis moïen d’ moïenner. -> Il y a toujours moyen de s’arranger. |
menace |
J’vais t’dépiauter comme un lapin. T’arpasseras pas min gardin, j’t’frai morde par min quien. Freume teut bouque in vot tes boïaux. -> Ferme-la. |
|
|
rire |
Fais-me pas rire, em gueule alle craque ! |
Au revoir |
Allez guiguite, vos n’pairez pas l’gite. -> Manière de mettre quelqu’un à la porte gentiment. |
Des structures différentes :
Cha vous va-t-i ?
-> Cela vous va-t-il ?
Quo qu’ ch’est qui n’a ?
->Que se passe-t-il?
In f’ra d’assez.
-> On s’en contentera.
Quo te caches après ?
-> Qu’est-ce que tu cherches ?
El misseron rouche
El misseron rouche
Clairote (Claire) est eun jonne file esseulée (solitaire) d’8 ans. Alle vit dans eun tite mason in ville à 2 pas du parc des Cytises à Lens. Sin quartier n’est pas désagriape car alle reste (habite) eun bielle mason dans eun rue calme.
Ch’est les vacanges d’Pâques et pourtant, Clairote reste dins s’ cambe. Eus ferniête alle donne sur eun tite cour carrée. Ses parints n’arrêtent pas de li dire d’sortir et d’aller juer dins l’parc mais Clairote refuse toudis car alle veut pas s’mouter às autes car alle a eun taque ed vin su l’joue droite. Alle a peur du ravisoir (regard) des autes, des risries (moqueries) qu’in pourrot dire. Alle qui souffe déjà gramint, alle n’ peut pas in qupporter d’avantache. Ses parints l’ont bin comprins aussi et is débousent (désolent).
El jour d’Pâques, alle va à pocage (querre ses œus) dins l’cour. Alle in troufe muché derrière d’dallache (bazard) posé ça et là. Alle rimplit sin petit panier quand soudain, alle quét sur un vrai tit œu cassé. Alors délicatmint, alle l’ramasse avec les morciaux et s’in artoune dans s’ cambe. Avec d’el colle et aveuc totin (minutie) , alle arcolle ches morciaux et l’peint in rouche comme in l’fait souvint dins s’famile d’origine polonaisse : les pisankis. Puis à viêpe, alle arpose l’œu dù qu’alle l’a trouvé. El lindmain, l’œu a disparu et quéques jours plus tard, alle vot apparaître un drôle osiau rougeâte sur l’cassis d’eus ferniête. Alle s’approche ed li et commence à li paler. Alle simbe comprinte tout chou qué dit l’osiau. Inter alle et l’osiau nait eun bielle amitié. Alle lomme (nomme) l’osiau « Pâquette ». Alle in pale à ses parints qui in parlent au vosin ; si bin qu’ tros jours après, toute el ville est au courant d’l’amitié inter eun tiote file et un tit osiau aux taques mirlifiques (extraordinaires).
Eun équipe d’ quercheurs s’intéressa à ch’histoére-là et is sont vénus dins l’quartier pou vir el misseron rouche. Au début, is n’ ont prins que quéques photos et is ont posé sécamint questions. Mais un jou, is sont arvénus avec des attrapes bien décidé à agripper l’osiau. Is ont mis un énorme filet sur l’haut d’ el cour pour li barrer l’qumin d’el liberté. D’eus cambe, un vilain gars essaya d’attraper Pâquette aveuc eun pujette (épuisette) mais Clairote le bouscula et el tit animal en proufita pou intrer dins l’cambe, arsortir ed l’aute côté sur el rue et s’involer dins l’parc. Ches quercheurs s’in dallèrent et Clairote brayot d’avoir perdu sin ami. Alle espérait l’arvir su le cassis d’eus farniêtre mais jamais i n’ est arvénu. Alors véyant qu’l’osiau ne vénot pas à alle; alle prit sin courache pour daller à s’rincontre. Alle sortit dins l’parc et huche (appeler) : « Pâquette, Pâquette ! ». D’autes infants vinrent à s’rincontre.
« Quo té caches (cherches) ? qu’is li dmandent.
-Ej cache un tit osiau tout plein ed taques rouches. Os pouvez m’aidier à l’artrouver ? qu’alle répondit. I s’lomme Pâquette.
-Mais té sros pas el file qu’in parle dans l’gazette ?
-Oui, ch’est bin mi. Aidez-me, sans vos commandez !
Alors les infants huchèrent l’osiau et très fel (vite) chti-ci i vient s’ poser sur l’main d’Clairote. Edpis ch’timps-là, Clairote n’a pus peur de sortir ; alle est l’ami d’un osiau et aussi de tous les éfants du quartier.
Gabriez Caux
Banque chtimi
37 règues du chti
Mise à jour : 23/04/2024
Parler chtimi est tout d’abord une histoire de lecture. En effet beaucoup de lettres ne se prononcent pas comme en français.
Comme le préconise Debruire du Buc, il faut orthographier le patois en se rapprochant du français.
Les lettres simples
•les voyelles
1) La lettre « a »
Règle |
La lettre “a” en chti se prononce plus grave de la lettre « a » en français; à la limite du “o”. |
Exemples |
|
2) Les lettres « e » et « ê »
Règle 1 |
Le « e » est muet devant une consonne. |
Exemples |
cheval -> quva ; jalouseté-> jalousté ; amener -> amner |
remarque |
On voit souvent des apostrophes qui, a juste titre, sont des signes orthographiques pour marquer une élision. Mais les apostrophes troublent la lecture. Certains mots français semblent avoir aussi perdu un « e » muet comme « adversaire, balcon, sculpter ». |
Règle 2 |
Certains « e » deviennent des « é » . |
exemples |
vénir ; déhors, chérisier, maquériau, sécret |
Règle 3 |
Le « ê » devient « iê » (en rouchi). |
exemples |
fête -> fiête » car il vient de l’espagnol «fiesta ». tête -> tiête |
2bis) Les lettres « -é » et « -ée » en fin de mot
Dans le boulonnais surtout !
Règle 1 |
Le son “é” en fin de mot se prononce “eï”. |
Exemples |
du café -> du caféï Je (un gars) suis resté -> Ej sus restéï. |
Règle 2 |
Le son “ée” en fin de mot se prononce “aïe”. |
Exemples |
une année -> eune annaïe Je (une fille) suis resté -> Ej sus restaïe. |
3) La lettre « i »
Règle 1 |
Beaucoup de “i” se prononcent « é ». |
Exemples: |
tartine -> tarténe ; fouine -> fouéne |
exceptions |
lit ->lit ; livre -> life agréable -> agriape |
Remarque: |
Parfois, on rencontre l’écriture « ë » qui montre la transition entre le « i » et le « é ». racine -> rachëne |
Règle 2 |
Les mots qui se terminent en “-ie” se prononce “ille”.
|
Exemples |
ostie -> ostille ; ortie -> ortille agonie -> agonille |
4) La lettre « o »
Règle 1 |
La lettre “o” reste « o » mais parfois elle devient « ou ». |
exemples |
rôti - > rousti; folie - > foulie ; profiter - > proufiter |
Règle 2 |
Quelque fois « o » devient « eu ». |
exemples |
honnête -> heunête ; pomme-de-terre ->peumme-d’tierre |
5) La lettre « u »
Règle |
La lettre “u” se pronomce « eu ». |
exemples |
lunette -> leunette ; lumière - > leumière ; j’ai vu -> j’ai veu éplucher - > épleuquer ; j’ai bu -> j’ai beu |
6) La lettre « y »
Règle |
La lettre “y” se prononce « ï ». |
exemples |
pays -> païs ; noyau -> noïau |
•les consonnes
7) La lettre « c »
Règle |
La lettre “c” se prononce « ch ». |
exemples |
place -> plache ; citron -> chitron |
8) La lettre « g »
Règle 1 |
En début de mot et , la lettre “g” peut se prononcer « gu ». |
exemples |
genou - > guenou ; élargir - > élarguir |
Règle 2 |
Plus rare, mais parfois la lettre la lettre “g” en début de mot peut se prononcer « gu ». |
exemples |
gaufre - > waufre ; garde- >warte ; garantie - >warantie |
Règle 3 |
En fin de mot, la lettre “g” peut se prononcer « ch ». C’est une règle classique dans les patois d’oïl. |
exemples |
courage -> courache |
Règle 4 |
Plus rarement et surtout dans le boulonnais, la lettre « g » peut se prononcer « z ». |
exemples |
éponge - > éponze ; orge- > orze |
Règle 5 |
Très rare mais en fin de mot, la lettre “g” peut se prononcer « gu ». |
exemples |
large - > largue |
9) la lettre « j »
Règle |
Dans certains mots, la lettre “j” en début de mot se prononce « gu ». |
exemples |
jambe- > gambe ; jambon - > gambon ; jaune -> gaune |
exceptions |
jamais, jadis, jaloux |
10) la lettre « r »
Règle 1 |
On ne prononce pas la « r » qui suit un « e » muet » |
exemples |
prêtre -> prête ; notre -> note |
11) la lettre « s »
Règle 1 |
Quand elle chante [z] en français, elle peut chanter [j] en chti. |
exemples |
voisin-> vojin ; croiser -> crojer ; raisin -> rojin |
Règle 2 |
Quand elle chante [z] en français, elle peut chanter [s] en chti. |
exemples |
marquise - > marquisse ; église - > églisse |
Règle 3 |
En début de mot, quand elle chante [s] en français, elle chante [ch] en chti. |
exemples |
sabot -> chabot |
12) la lettre « x »
Règle 1 |
Elle se prononce « s » en fin de mot comme « six » et « dix ». |
exemples |
la toux -> tous ; eux -> eus |
Les lettres complexes
13) Les lettres « ss »
Règle |
Les lettres « ss » se prononcent [ ch ]. |
exemples |
frisson - > frinchon ; laisser -> laicher |
14) Les lettres « ch »
Règle 1 |
-> [ ∫ ] « ch » se prononce [ k ]. |
exemples |
vache -> vaque ; mouche -> mouque acheter - > acater |
exceptions |
louche, lâcher, clinche (clenche) , toucher, chou, bouchie (bouchée),… |
Exceptions 2 |
écourter - > échourter |
Rescapés en français : |
technique, chorale, chélidoine,… Savez-vous qu’ « école » se disait « échole » en ancien français ? |
15) Les lettres « an/am » et « en/em »
Règle 1 |
Le son [ã] avec « an/am » se prononce [an]. |
exceptions |
« minger, dins, lingue, diminche, arringer, ... » qui viennent du passage de « ain » à « an » : « mainger, dains, dimainche, ... ». |
Règle 2 |
Le son [ã] avec « en/em » se prononce [in]. |
Rescapés en français : |
examen, doyen, appendice, pentagone, chien, bien, agenda,… |
Rescapés en français : |
« infernal » qui vient d’ « enfer ». infantil |
16) les lettres « in »
Règle 1 |
« in » se prononce [in] mais dans le boulonnais, il fait [in] + [ye] . |
Exemples |
« sapin » se dit « chapin.ye » |
Remarque du féminin |
« in » se prononce [in] mais au féminin, « ine » se prononce [in]+[ne] c’était sa prononciation impérial. cousine -> cousinne (se dit cousin.ne) tartine - > tartinne (se dit tartin.ne) |
exceptions |
usine, coquine, bottine |
16bis) les lettres « ai »
Règle 1 |
« ai » se prononce [an] ou [ain] |
Exemples |
aubaine -> aubanne / semanne, vingtanne, ainé -> ainné |
exceptions |
haine, graine, mitaine, |
Règle 2 |
Dans le boulonnais, il fait [a] + [i]+\n ou [in.ye]. |
Exemples |
« pain » se dit « pan.ye » dans le boulonnais. |
17) Les lettres « -il / -ill »
Règle 1 |
En fin de mot, le son [y] n’est jamais mouillé. Ex en français : familial |
Exemples: |
portail -> portal ; éventail -> évintal paille -> palle ; vadrouiller -> vadroulle quille -> quile |
Rescapés du français : |
ville, mille |
Remarque: |
« soleil » admet 2 écritures : « solé » ou « solel ». |
Règle 2 |
En milieu de mot et surtout en rouchi, il devient « li ». Le « i » passe de l’autre côté du « l ». |
Exemples : |
brouillon - > broulion ; meilleur - > mélieu brillant - > briliant ; vaillant - > valiant oreiller - > orélier |
Rescapé du français : |
million → qui se dit « milion ». « palier » vient de « pailler » |
exception |
poulette -> pouillette |
18) les lettres « li »
Règle |
Parfois les lettres “li” chantent “i”. C’est l’inverse de la règle précédente. |
exemples |
soulier - > souïer ; écolier - > écoïer escalier -> escaïer ; collier -> coïer |
19) Les lettres « oi »
Règle 1 |
Sauf devant un “r”, “oi” se prononce généralement « wa » mais comme le son [a] est grave, on a l’impression d’entendre [o]. |
exemples |
bois -> bos ; voisin -> vosin |
Rescapé du français |
oignon |
exeptions |
joie -> joie ; artois > artois ; poil > poil , foi, loi, roi (sauf « el ro bot » à l’Epiphanie) |
Règle 2 |
“oi” peut rester « oi » ou se prononcer [oé]. |
exemples |
mouchoir -> mouquoi ; rasoir -> rasoi boire -> boére ; gloire -> gloère ; boite -> boéte |
Règle 3 |
“oi” peut rester « oi » ou se prononcer [i]. |
exemples |
voir -> vir ; asseoir -> assir ; moisson -> michon poisson -> pichon |
20) Les lettres « au » et « eau »
Règle 1 |
Le « eau » se prononce « iau ». Le « au » se prononce [o] ouvert. |
exemples |
un marteau -> un martiau |
Rescapés du picard |
matériau, dépiauter, affûtiaux |
Règle 2 |
Quelques « eau » se prononcent « au » ou « éau ». |
exemples |
monceau -> monchau, ruisseau -> ruchau, agneau -> agnéau, seau -> séau |
21) Les lettres « eu »
Règle 1 |
Les lettres “eu” se prononcent souvent « u » mais pas en fin de mot. |
exemples |
vieux - > viux ; lieu - > liu ; heureux -> hureux yeux - > yux ; pleuvoir - > pluvoir |
Rescapé du français |
Il a eu. |
exceptions |
seul -> seu ; neuf -> neu jeune -> jonne |
Règle 2 |
En rouchi, « eu » peut devenir « ué ». |
exemples |
couleuvre - > couluéfe ; feuille - >fuéle ; preuve - > pruéfe |
Règle 3 |
En fin de mot et dans le boulonnais, le son “-eur” , sauf pour désigner une personne, se dit “-ère”. |
exemples |
bonheur - > bonhèr - - chaleur - > calèr clameur - > clamèr - -couleur - > coulèr |
22) Les lettres « ou »
Règle 1 |
Parfois les lettres « ou » changent en « o ». |
exemples |
tourterelle - > tortrelle ; journée - > jornée saoulant - > solant ; oublier - > oblier |
Rescapé du français |
humour -> humoristique |
Règle 2 |
Parfois les lettres « ou » changent en « u ». |
exemples |
jouer - > juer ; éblouir - > ébluir |
Rescapé du français |
remous -> remuer |
Règle 3 |
Parfois les lettres « ou » changent en « eu ». |
exemples |
roue - > reule ; dos -> deus ; clou -> cleu |
Rescapé du français |
épreuve -> éprouver |
23) Les lettres « on ».
Règle 1 |
“on” se prononce “on” mais dans certains cas, il se prononce « in » ou « eon ». |
exemples |
on -> in ; mon -> min ; patron -> patrin |
|
baton -> bateon, prison -> prijeon |
24) Les lettres « re ».
Règle 1 |
Les lettres « re » permuttent de place : le « r » prend la place du « e » et inversement. C’est la métathèse de la lettre « r ». |
exemples |
bretelles - > bertelles - - Bretagne - > Bertane dresser - > dercher - - adresser -> adercher prêter - > perter - - surprenant -> superdant grelotter -> guerlotter fermer - > fremer - - fredonner -> ferdonner entre - > inter - - entretenir -> intertenir entreprise -> enterprise pauvre -> pauver - - proper -> propermint pauvermint - - propermint / properté conter -> conter - - conterfaire - - quatervingt |
Règle 2 |
Parfois la métathèse de la lettre « r » fait changer le « e » en « a ». |
exemples |
grenier -> garnier - - grenouille -> garnoule cresson -> carson - - présence → parsence crever → carver |
25) Les lettres « -bre » , « tre » en fin de mot
Règle |
En fin de mot, les lettres « bre » , « tre » et « vre » se prononcent respectivement « be », « te » et « ve » comme si le « r » avait disparu. |
exemples |
octobre - > octobe (on entend souvent octope) mètre - > mète |
|
|
26) Les lettres « vre » en fin de mot
Règle |
En fin de fin « vre » se prononce « ve » ou « fe » et même parfois « te » livre -> live (on entend souvent life) pauvre -> pauve (paufe) |
exemples |
un élève -> un élèfe |
Respapé du français |
Maison en vente |
27) Les lettres « -ble » et « -ple »
Règle 1 |
En fin de mot, «ble» et « ple » se prononcent « be » et « pe » comme si le « l » avait disparu. |
exemples |
abominable - > abominabe (on entend souvent abominape) simple - > simpe |
exeptions |
ensemble -> insanne ;ressembler -> arsanner trembler -> tranner ; assembler -> assanner |
Règle 2 |
En fin de mot, le «ble» se prononce « bel ». C’est la métathèse de la lettre « l ». |
exemples |
double -> doubel ; tremblement-> trimbelmint |
Règle 3 |
Parfois, en début de mot, «le-» se change en « el ». C’est toujours la métathèse de la lettre « l ». |
exemples |
levier -> elvier ; lever - > elver ; leçon - > elchon |
28) Les lettres « -gle»
Règle |
Parfois, «gle» se change en « gue ». |
exemples |
épingle - > épingue - - Angleterre - > Engueltierre ongle - > ongue |
29) les lettres « pro »
Règle |
En début de mot, les lettres «pro» changent en « pour ». |
exemples |
promener - >pourmener ; prolonger - >pourlonger |
30) Les lettres « se- »
Règle |
Les lettres « se » permuttent de place : le « s » prend la place du « e » et inversement. C’est la métathèse de la lettre « s ». |
exemples |
secouer - > escouer ; secousse - > escousse stable -> estable ; spécial -> espécial |
31) Les lettres « -de »
Règle |
Les lettres « de » en fin de mot deviennent « te ». |
exemples |
monde -> monte ; froide -> froite ; grande -> grante D’ailleurs “grant” est l’ancienne écriture de “grand”. |
32) Les lettres finales
Règle |
Les lettres finales « r » et « l » sont muettes. |
exemples |
bocal -> boca ; hôpital -> hôpita ; miel -> mié pour -> pou ; sur -> su ; plaisir -> plaisi ; loisir -> loisi pêcheur -> pêqueu ; menteur -> minteu couloir -> couloi |
exceptions |
manoir, trottoir, espoir et chiel (ciel) |
d’autres... |
D’autres lettres finales muettes : coq -> co ; neuf - > neu |
exceptions |
fer -> fier ; ver -> vier |
Contraire du français |
Des finales qui sont muettes en français mais pas en chti : alors -> alorse canot -> canote avis -> avisse |
33) Les lettres « re » en début de mot
Règle 1 |
« re- » en début de mot et qui marque la répétition devient « ar- ». |
exemples |
refaire -> arfaire ; recommencer -> arcommincher |
Règle 2 |
-> Parfois « re » dans le mot devient « ar » aussi. grenier -> garnier ; grenouille -> garnoule |
Règle 3 |
« re- » en début de mot mais qui ne marque pas la répétition devient « er- ». C’est la métathèse de la lettre “r”. |
exemples |
religion -> erligion ; renard -> ernard regain -> ergain ; refuser -> erfuser ; remuer -> ermuer |
remarque |
Pour faire une action de nouveau on ajouter « r » au mot ! |
exemples |
Aller de nouveau : raller apprendre à nouveau : rapprende asseoir de nouveau : rassir avaler de nouveau : ravaler avancer de nouveau : ravancer fermer à nouveau : refreumer |
Règle 4 |
« a » suivi d’un « r » se prononce « e ». |
exemples |
Lard -> lerd , liard lierd, patar -> pater |
34) Les consonnes doubles
Règle |
Les consonnes doubles se lisent en syllabe. |
exemples |
« donner, année, … » se prononcent « don/ner , an/née ». |
remarque |
Difficile de transcrire cette règle si ce n’est en mettant un point disjonctif : « don.ner, an.née » . |
35) Les lettres « -ai » et « -ée » et « -té »
Particularité du boulonnais !
Règle |
« -ai », « -ée », « -té » en fin de mot se prononcent « -ay ». |
exemples |
«volonté » se dit « vonlontay » « journée » se dit « journay » « mai » se dit « may », ... |
|
“blé “ se prononce « blay ». On devrait l’écrire « blée ». |
36) Les consonnes doubles.
Particularité du rouchi!
Règle |
Devant 2 consonnes « ll » ou « rr » on ajoute un « i ». |
exemples |
belle -> bielle car il existe « biau ». nouvelle -> novielle car il existe « nouviau » |
remarque |
terre -> tierre car il vient de l’espagnol « tierra ». betterave -> biettrafe ; sept-> siept |
37) Les « -gne ».
Règle |
Les lettres « -gne » se prononcent « -ne ». le « gne » se prononce à la manière de « compagnie ». |
exemples |
boulogne -> boulone ; campagne -> campane ; signifier -> sinifier |
rescapé |
« maligne » qui devrait s’écrire “maline” . |