Banque chtimi : une banque de mots chtis

Chés jux

Mise à jour le : 10/09/2024

 

Jux d’éfants

fouiousse : trou pour jouer aux billes - - fouir : ‘enfouir

balançoire : bilanchette

 

cerf-volant : dragon

colin-maillard : cafama

Faire fricasse : jouer à la dînette

Faire des piquenotes : chiquenaude

Petit coup donné en pliant le doigt contre le pouce et en le détendant.

Faire l’hauchette : Faire la courte-échelle

Faire des pères et mères / riflettes : Faire des ricochets dans l'eau.

Bisette : bout d’ardoise/caillou

 

glisser : dégrioler - - dégrioloire : glissoire

 

juer aux mapes : jouer aux billes

quénèque : petite bille - - biscaïen : calot

 

Juer à muche-muche/camuchette /calimuchette : jouer à cache-cache

« Muche-te bin. J’cache après ti. Si j’t’attrape tant pis pour ti ».

 

Juer à pied-d’agache  : jouer à la marelle

culle : carré de bois

platiule : caillou plat

Juer à l’tiquette : Jouer aux billes (avec l’ongle du pouce)

Juer à l’torpie : jouer à la toupie

clacheron: ficelle qui enroule la toupie

Juer à tape-main/bleuses mains : jouer à la main chaude

Juer à l’arinier : Répéter les paroles ou les gestes de quelqu’un

juer à carninosiau : jouer au cheval fendu

Juer à alza : jouer au chat

Juer à bimberlot : jouer au loto

juer al tourniche : tourner sur soi-même jusqu’à s’étourdir

 

marionnette : marotte

mikado : onchet

 

poupée : catou

pirouettes : cuberlire

Pile ou face : Faire des écantrines (jeu de croix ou pile)

 

Porter à grand-ciel / à cul-cul payelle: 2 enfants qui font un siège avec leur main et un 3e s’assoit dessus.

 

Porter à Saint-Quertophe / jouque à l’s épaulettes

->porter quelqu'un sur les épaules,

les jambes autour du cou.

Porter à blo / à fagot : porter sur son dos

 

Rouler par terre : se trondler

roulades  : badoulets 

 

sarbacane (tube de sureau) : eune buquoire

sauter à cloche-pied : sauter à pied d’tagué

singer : dégrigner / regrigner - - grine : grimace

 

tape-cul : bilongeoire - - bilonger : balancer

tomber en roulant: bourler

trotinette : patinette

 

autres

chute : valdingue - - valdinguer : chuter

culbute : cul-tourniau - - (un cul tourné)

pétard : claquard

Tirer à l' lozinque : tirer au sort - - lozinque : losange

Tirer à l’buquette : tirer à la courte paille

Tricher : berlificoter/faustrier - -faustrie : tricherie/tromperie

 

 

Jeux d’adultes

le javelot  : jeu de fléchettes

coqleux  : organisateur de combat de coqs

rami, manille, le piquet: jeu de cartes

Tapoteux : joueur de cartes

médonner : fourcarter 

loterie : tirlotrie

mauvaise cartes : des brelles

 

expressions

Prinne un parterre.

Prinde un billet d’ parterre.

-> Tomber par terre.

I s'abanie (amuse) aveuc eun queue d'chérisse !

I s’amuse comme des caïaux dins eun bérouette.

->Il s'amuse avec un rien.

Faire une vielle

-> Jouer à un jeu sans marque 1 seul point.

Faire eune déguidoule ed carte

-> Je n’ai pas de jeu

Juer à tape

Jeu entre deux enfans dont l’un a les mains fermées ; dans l’une se trouve l’enjeu, l’autre est vide. Celui qui joue contre celui qui tient l’enjeu, dit, en frappant alternativement sur les mains de son camarade : « J’ tape, j’ perds, j’ gagne ». Si la main sur laquelle il a dit j’ gane, contient l’enjeu, il le gagne.

Ete ed l’lèque !
Perdre
À mitan chuit, cha n’sint pont l’brûlé.
Rien n’est perdu tant que la partie n’est pas jouée.

Riri catori. Si té n’ris point t’iras au paradis.

-> Equivalent de : « Tu me tiens, il me tient par la barbichette ; le premier qui rira aura une tapette ! ».

Saquer s’filet : serment que font les enfants.

Il consiste à tirer la peau de dessous le menton.

 

Faire un fougnou.

-> Faire une grimace avec la bouche comme un cochon qui fougne .

 

 

Jeux traditionnels d’enfants

 

Jeu du bouchon ou du mète (but) (fr : jeu de la galoche)

Chaque joueur a 2 palets : l’attiquant (palet en métal) et la friolate (palet en bois). On place un bouch’nick (bouchon) au centre d’un cercle ou d’un carré dans lequel on peut faire plusieurs zones à la craie. On peut refaire autour du cercle ou du carré un autre cercle qui sert de limite à ne pas dépasser pour les joueurs.

Avec l’attiquant (le plaçant) , ils doivent le placer le plus proche du bouchon sans le faire tomber ; c’est « juer l’attiquant ».

Le joueur qui a fait tomber le bouchon avec son attiquant est éliminé.

Lorsque tous les attiquants sont joués ; on joue la friolate.

Celui qui commence est celui qui a son attiquant le plus proche du bouchon.

Avec la friolate (frioler : frémir), ils vont buquer (frapper) le bouchon et le faire tomber dans la direction de leur attiquant; c’est « juer de la friolate ».

Donc les joueurs peuvent se déplacer tout autour du cercle ou du carré de jeu.

Si le bouch’nick est tombé, le joueur qui a son attiquant dans la direction du bouchon (ou dans la zone) gagne 1 point.

Si le boucn’nick n’est pas tombé, on rejoue la partie ou on joue une 2e friolate si on en dispose.

 

Variante : jeu dech terzor (trésor)

Chaque joueur propose une mise (argent, canif, billes, …) qui sera placée sur le bouch’nick. Le tout représente el terzor. 

Le gagnant est celui dont le bouchon est tombé en direction de son attiquant. On dit qu’il ratruche (remporte) la mise.

 

Jeu à line ou de la trace

On fait une trace au sol avec de la craie.

Chacun son tour, chaque joueur jette une pierrette (argent dévalué, noyaux, caillou) pour être au plus proche de la trace. Ca se joue un peu comme à la pétanque ; le mieux placé ne joue pas et laisse les plus mal placés jeter leurs pièces pour essayer d’être encore plus près que le premier.

Lorsque chaque joueur décide d’arrêter de jouer ; celui qui est le plus proche de la trace remporte tous les pierrettes.

 

Variante : ajout d’un bouchon (bouch’nick)

On place sur la ligne un bouchon sur lequel on met un guerlot (grelot). Celui qui fait tomber le grelot remporte toutes les pièces et met fin à la partie.

 

Le jeu de billon / bricotiau / billotiau

Chacun leur tour, les joueurs doivent lancer leur billon en direction d’un piquet sur une butte située à 9 mètres devant eux. Chaque billon qui touche la butte ou qui est situé plus près que celui de l’adversaire marque un point. Un joueur peut donc marquer plusieurs points. La partie se gagne en 10 points.

Lorsque 2 billons de couleurs différentes touchent la butte, la partie sera considérée comme nulle.

Lorsque tous les billons ont été lancés, on compte les points.

http://minplatpays.canalblog.com/

 

variante :

Consiste à jeter les billons contre un but composé de trois pieux forts cours fichés en terre à huit à neuf centimètres l'un de l'autre, et réunis dans leur partie supérieure.

 

Jeu du bouqué (fr : osselets)

Un jeu d'osselets comporte cinq osselets, dont l’un de couleur différente est le daron (baron) . Le jeu consiste à lancer en l'air le daron et ramasser un osselet parmi ceux posés au sol puis rattrapant le daron avant qu'il touche le sol ou la table.

Au premier tour (on fait les un) , on ramasse donc quatre fois un osselet. Au deuxième tour (on fait les deux), il faut ramasser deux fois deux osselets à la fois, puis trois osselets et un, et enfin les quatre. Vient ensuite la « retournette » et « le coup de cent ».

En jouant le joueur s’aide de la partie creuse de l’osselet (la fosse) et de la partie plate (la dosse).

 

Le crossage / Jeu de chole/ soule (fr :jeu du croquet / de mail)

Jeu qui consiste à pousser une boule de bois (la cholette) vers un but (la tape) au moyen d’une crosse ou maillet (maquet) en un minimum de coups.

La crosse est constituée d'un manche terminé à l'une des extrémités d’un plat qui frappe la cholette lorsque celle-ci est bien placée sur le sol et de l’autre extrémité, un pic qui permet de soulever la soulette.

 

Les joueurs (choleux) placent la boule sur une élévation (lomon) et cholent (frappent ou poussent la boule).

Après trois coups frappés par un joueur, le joueur adverse va décholer, c’est à dire qu’il va frapper la balle de son adversaire pour l'éloigner du but ou la placer en position difficile pour le coup suivant ; c’est la décholure.

 

Rem : Les mots en « chole » peuvent s’écrirent aussi en « choule » ou « soule ».

A l’st Antoine, in va crocher aveuc des soules et des maquets.

le 13/06 marque le début des jeux de crosses

 

Le crossage « à l’tonne »

C’est le même jeu qui se joue dans la rue. Le but est d’être le premier à atteindre un tonneau de bière.

 

Jeu de la guise (ch'caterlet , batonchaud) gagne-terrain

Un bâton de 20 centimètres (la guisse) et aminci sur les extrémités, est posé sur le sol. Un joueur doit frapper la guiche sur l’une de ses extrémités avec un bâton (el bâton caud) de façon à ce que ses camarades de jeu, placé dans la direction du tir, ne la récupère pas. Puis il pose son bâton au sol.

Celui qui récupère la guiche doit atteindre (racacher) le bâton qui alors sert de but. C’est un jeu de garçons.

 

Tir à la perche

Ce jeu consiste à éjecter (déjouquer ou décrinquer) des oiseaux postiches placés en haut d’une perche de 25 mètres de haut. Les oiseaux sont placés comme dans une ramification d’un sapin et plus ils sont hauts, plus ils comptent de points ; le dernier à la pointe est l’oiseau d’honneur (le papegeai ou le pajot). La pointe de la flèche (boujon) est arrondie et en plastique et on l’appelle « le maque ». Lorsqu’un archer abat un oiseau ou adoque (vise au but) les maquets (tireurs) crient « Jo » (joie). Si un archer abat l’oiseau d’honneur, il devient le roy (roi).

« Jo, j’ai abattu l’osiau ! »

 

Jeu du piquéliard (pique el iard)

Ce jeu consiste à faire une pile de pièces et de la placer contre un mur. Celui qui fait basculer cette pile avec une bille remporte la mise.

 

Jeu del timpête

Le jeu consiste à lancer une pièce de monnaie contre un mur de manière à la faire retomber le plus proche possible d’une autre pièce posée à terre.

 

Jeu de la tapette

Ce jeu consiste un jeter des billes (ou des noyaux de pêche) contre un mur pour qu’ils rebondissent le plus près possible d’un empan.

 

Jeu du croquepoux (fr :jeu de balle à la muraille)

On lance la balle contre un mur et on la rattrape à la main 10 fois de suite.

Ensuite on complique : avant de rattraper la balle on doit frapper dans ses mains.
Si on la manque on doit recommencer jusqu'à faire 10 fois de suite sans la faire tomber. On complique encore : avant de rattraper la balle on doit faire un tour complet sur soi. Si on manque la balle on doit recommencer jusqu'à faire 10 fois de suite sans la faire tomber.

Et on peut compliquer encore.

 

Cane d'aloette

Dans ce jeu, les enfants se tiennent par la main et forment une chaîne.

Le premier prend sa course en criant : « cane, cane, cane d'aloette », cri qui est répété par toute la bande. Cette course est si rapide que si la chaîne se rompt et ce qui est dangereux dans ce jeu, c’est que certains se font mal en tombant.

 

Jeu à la queuleuleu

Tous les enfants sont en file et se tiennent par l’habit. Le plus fort fait le berger et se place à la tête et tache de défendre son troupeau des attaques du loup. Celui-ci ne peut saisir que le dernier de la file qui devient loup à son tour.

 

jouer au caché

On fait avec une craie blanche un cercle sur le pavé de cinq à six pieds de diamètre ; on en trace un autre concentrique de 18 à 20 pouces de diamètre, dans lequel chaque joueur met son enjeu (pièce de monnaie).

Le premier à jouer lance sa toupie en tachant d'atteindre l'une des pièces placées dans le petit cercle.

S'il est assez heureux pour faire sortir la pièce il la gagne.

 

Jeu de béniau (fr : la fosette)

Bâti surmonté d’une planche en pente percée d’une ouverture dans laquelle le joueur cherche à faire rentrer le palet.

 

Jeu de la bourle (de boule)

La bourle se joue sur une aire cintrée, la bourloire, de 20 à 28 mètres de long sur 3 à 3,5 mètres de large

Le jeu consiste à placer les bourles (gros disque en bois) le plus près possible de l'étaque.

Il se joue à deux ou par équipe de trois ou six joueurs, chaque équipe disposant de six bourles. Chacune est dirigée par un commandant qui cherchera à placer ses bourles tandis que ses équipiers lanceront leurs bourles pour qu'elles constituent des obstacles afin de gêner l'équipe adverse.

bourler court : manquer le but

 

Jeu du tamis

Vieux jeu

 


14/10/2018
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Atverpes et mots-otieux

Mise à jour : 26/03/2024

 

 

Les déterminants

 

Les pronoms personnels sujets

 

je

tu

il

elle

on

nous

vous

ils

Je / jé

te *

i

alle /al

in

nos

os

is

D’où l’élision : te → t’ devant une voyelle.

 

Les pronoms personnels compléments

 

moi

toi

lui

elle

 

nous

vous

eux

mi

ti

li

alle

 

nous

vous

euche

 

« tisaute » et « vousautes » sont utilisés fréquemment.

 

moi / toi nominatif → mi / ti

moy / toy (vieilli)

 

Les articles

un -> un

une -> 1er écriture : « eun » - (le ‘u’ devient ‘eu’) - - se dit [eu][ne]

-> 2e écriture : « une » - - se dit [in][ne].

-> 3e écriture : éne

le -> el el gardin

la -> el/ al (rare) el farniête

remarque 

el’ très souvent et même pour les mots féminins.

les -> els - - - els autes

remarque : els farniêtes et non eul farniêtes

Devant une généralité, « le, la, les » deviennent respectivement :

« che, chèle/chal , chés »

« Chés » pour « les » et « ches » pour « ces ».

 

Articles partitifs ou articles contractés

« du » oui dans le sens partitif (devant une quantité indénombrable)

du bos, du vint, du fu, du pa/in

du : dech -> (ed + che) 

 

« à la » : « à l’ » - - qu’on trouve parfois sous la forme « al »

 

« au » : « à »

 

« aux » :  às  / alés

aller às vaques, cacher às oés, étave às vaques

 « auxquels » : àsquels

 

• « de + el » -> « d’el » qu’on écrit « del »

« de + la » -> « d’al » qu’on écrit « dal »

qui existe peu sauf pour les expressions :

dal tarte, dal confiture, dal pleufe,

 

 

Les déterminants démonstratifs

ce : che

cet/cette : chel / chelle

ces : ches

 

Les déterminants possessifs

mon/ton/son : min/tin/sin

ma/ta/sa : me/te/se eum/eut/eus

mes tes ses : mes/tes/ses

notre/votre/leur : no, nou / vo , vou / lu, leu

nos/vos/leur : nous / vous / lus , leus

 

les pronoms possessifs

le mien, le tien, le sien = el mien, el tien, el sien

le notre, le vôtre, le leur : el note / el vote / el leute

 

les pronoms interrogatifs

quel/quelle : queu /queule

Dans le boulonnais, on utilise « Arien »

 

lequel : lequeu

laquelle  : lequeule

lesquels  : lesqueus

lesquelles : lesqueules

 

lettre finale muette

su : sur

pou : pour

donc : don

 

lettre finale chantante

alor[se] : alors

pu[sse] : plus

moin[se]  : moins

tou[t] : tout

seurtou[t] : surtout

edpi[s] : depuis

 

Les autres

absolument pas : pont eun bucque 

bucque : petite quantité

ailleurs : aillèrs  (eur -> qui se prononce « ère » (boulonnais))

ainsi : ainsin 

aujourd’hui  : aujord’hui 

auprès : emprès

autant : sitant 

autrement : autermint

autre part : auterpart

autrefois : aladon

aussitôt : sitôt

assurément : asseuré (vieilli)

à travers : touzoute

à la fin : à l’parfin (vieilli)

à l’intérieur : en'dans

 

bientôt : bintôt / bétôt

bien-sûr : bin-seur - - seur:sûr

beaucoup : biaucop

 

ce : chou

cela : choula

ceci, cela : tout chi tout cha

ceux : cheusse

celui / celle : chti / chtelle

celle-là : chtelle-làl

celui-là : chti-làl

chacun : tertun

chez : amon - - (contraction à mason de)

cependant : stapindant (picard)

 

comme : conme

combien : quétout (vieilli)

contre : conter

continuellement : àl tnure

 

d’après : paraprès (vieilli)

déjà : dijà

dehors : déhors

dès : drès 

dessus : dzeur

dessous : dzous / édzous

devant : édvant

de travers : edcoin

de peur que  : quéquefois que 

derrière : darrière / drière (rouchi)

dorénavant : dorzenavant

d’un bout à l’autre : bitinbout /boutinbout

 

également : étou - - (vient du ‘too’ en anglais)

entre : inter/intar

en cet endroit-ci : drouchi

en cet endroit-là : droulà

en ce temps-là : adon

ensemble : insanne

les environs : à l’intour

eux : eusse

excessivement : bougremint

extrêmement  : rutmint

exactement : recta (vieilli)

J’ai li payé recta chou qu’j’li devos.

 

fors (excepté, sauf) / rien que :fau que

 

grandement : gramint - - (très utilisé)

hier : ahier

hors : heurs

haut : amont

Che cat i monte amont ches abes.

 

ici : ichi

infiniment : fin

jusqu’à : dusqu’à

 

longtemps : lommint 

loin : lon

 

malgré : magré / maugré - - mauvais gré

même  : minme

 

nettement (n’existe pas) : clair

où : dù - - où est-ce : dùche

ou bien : obin

 

par ici : parchi

par dessus : pardéseur

parce que : pace que  / à cause de

parfois : alfos

pis : pire

pendant ce temps : dins l’interfait

plusieurs : plusières (boul.)

près : dlez (delez) - - (de-lez)

tout d’lez : tout près

lez à lez : côte à côte

presque  : casi / approchant

I a approchant 2 ans.

 

précipitamment : frisquement - - vif : frisque

premièrement : preume

puisque : pisque

 

quand : quaind

que : euq / qué

 

quelque : quéque/ quique

quelqu’un  : quéqu’un  /quiqu’un

quelque chose : quécosse/quicosse

quelque fois : quéque fos

quoi : quo / quoy (vieilli)

 

nullepart : nullevart

 

rapidement : félmint / à tout rade

rarement : ralemint (rouchi)

rien : rin/arien

 

sensément : sinsémint - - (sensément : d’une manière sensée )

seulement : aupreume

selon : à l’av’nint

sitôt : sieute - - tout de suite: tout d'sieute

souvent : tomintfos (vieilli)

surtout : seurtôt

 

tellement : tellmint

tôt : timpe - - (de l’espagnol tempras)

tous/toutes : tertous / tertoutes

tout de suite : trottement

tout à coup : tout d’eun

 

trop : treup 

un : un / in

une : eun (encore un mot dont les lettres sont inversées)

ou même écriture mais se dit « inne »

 

vivement (promptement): abile

voici : vlàchi

 

 

la négation

ne … pas -> ne … pas

ne … plus -> ne … pus « s » muet

si « plus » avec « s » sonore -> pusse

ne … point -> ne … pont -> ne … pon

ne … guère)-> ne … mie 

néant -> nin

 

les « locutions » adverbiales

Est-ce que : éjou que

Ejou qu'té ...? -> Est-ce que tu ...?

Quand-jou qu’té vas …. ? -> Quand est-ce que tu vas ?

Ejou qu’té peux vénir ?

 

N’est-ce pas ? : énon?

 

C’est alors ! : Vlà-ti pas !

Identique du minme parel

Absolument pas : pon eun buque

Au beau milieu  : Au plein mitan

Une fois de plus : cor un cop

à chaque instant : A toute heure

 

les mots outils formés par plusieurs mots :

maintenant -> à c’t’heure -> achteure

à l’extérieur -> oute / à l’ cour -> alcour

quelqu’un -> eun sais qui -> eun séqui

quelque part -> eun sais ù -> eun séù

je-ne-sais-quoi -> eun sais quo -> eun séquo

chez -> à mason -> amon de

excessivement -> je ne sais combien -> sécamint

 

ju

mette ju : mettre à terre / en bas

ruer tout ju : envoyer / dire franchement

 


14/10/2018
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Interjections et gros-mots

Mise à jour : 24/04/2023

 

Interjections

Abile !  : Vite ! - - Abile don : Vite donc !

Avite Abile ! : De suite !

A l’aihïte ! : A l’aide !

Arien euh !  : Bin ça alors !

Arien qu’cha ! : Rien que ça ! (Ca alors !)

Bren ! : Merde ! - - brenner : déféquer

Bigre de bigre ! : Nom d’une pipe !

Crénon des aulx !: Sapristi ! (cré : sacré / crénon : sacré non)

Ch’est jou vrai ? : Est-ce vrai ?

Damache  : Dommage - -adamagier : endomager

Dégroule-te ! : Grouille-toi !

Démerde-toi ! : Déhale-te

Dégage : Déguerne-te

Fuche ! (fût-ce) : Qu’importe !

Fichtre ! : Pas possible ! 

Guette bin ! : Fais attention !

Happe cha ! : Attrape ça !

Ma pinse : J'y pense !

Mamère !  : Interjection utilisée en exclamation (un peu comme « Bon sang »

Ma pinse ! : Je suis d’avis que…/ J’ai l’idée que...

Mazette !  : Super !

Niouque ! : Zut !

Macache / Queuche!: rien !

Par ma figue ! : Par ma foi !

Point eune buque : Point du tout !

Que lipe i/alle fait ! : Quelle tête il/elle fait !

Raouste ! : Dehors !

Saperlotte /saquernon !: Saperlipotette

Saque eun dins ! : Courage !

Si-fait : Bien-sûr !

Tarasdesrus (t’aras des russes ) : Tu vas en baver.

Vinguette ! : Bon sang !

 

Onomatopée

A hue ! A hue ! : Magne!

Ache cacache : Berk !

Berdouf , Berdaf! : Patatras ! (interjection accompagnant une chute ou de la vaisselle cassée

Ouche ! : interjection pour dire que c’est chaud

Trique traque ! : interjection accompagnant la casse de la vaisselle

 

 

 

Parler à grosses dints (jurer)

Aller au diaboli : aller au diable

 Bordelgvaux : Bordel de chevaux !

Drisse ed brin ! : Chiasse de merde !

Queu patiau ! : Quelle merde ! - - (Patiau : boue épaisse ou soupe)

Sacrebleu ! : « Sacredieu » en moins blasphémateur

tout comme « Saquerdi » ou « saquerdiu » - - (saquer : sacré)

Jarnicoton ! : « Jarnidiu » mais en moins blasphémateur

« jarni » : je renie

« Jarnicoton qui n’a pas d’son !»

Le roi Henri IV, fraîchement converti au catholicisme, ne cessait de jurer «jarnidieu!», ce qui offusqua son confesseur le Père Pierre Coton. Celui-ci aurait alors répondu au roi, qu’il lui suggéra : «Vous n’avez qu’à dire Jarnicoton!».

Vains nom ! : « Vains tes dious » noté à tord « vindious » mais en moins blasphémateur.

 

 

Insultes

Brin tin cul/Brin dins tes loques: Je t’emmerde .

Je tie pour les autes : Je les emmerde.

hommes

Broque à cul ! : Broche de cul !

Branque ed thym ! : Idiot !

Gros tiou !  : Gros chieur !

Gros vessou ! : Gros péteur !

Tit merdaillon ! : Petite merde !

Mourmésile ! : Tronche de con!

Sale berneux ! : Merdeux !

Spèce de bélite (bélitre) : Espèce de vaurien

Spèce d’ébeulé ! : Espèce d’abruti !

Viux putier/ putassier :vieux fréquenteur de putes

Spèce d’r’gérot : écervelé

Ch'est un r'gérot, i n'a point tout sin poisse.

femmes

Grosse chiourte ! : Grosse latrine!

Sale droule !  : Sale souillon !

Vielle Troule ! : Vieille truie !

Vielle buquoire ! : Vieille péteuse !

Vielle tuche ! : Vieille pipe !

Quelle badoule ! : Quelle est folle !

Hommes &

femmes

Aploute ((happelourde): sot/te

Bousatier/ère : bouseux/bouseuse

Branque / branquignole : mal dégourdi/e

Crapeux/se  : Salop/e

Imbécile : mamulot (lillois) / bédindin

Queu ganache ! : Quel/quelle con/conne !

Quel/quelle abruti/e  (tarte)!  : Queu tartignole !

Tiure ed mouque ! Chiasse de mouche !

Qué carogne ! : Quel/quelle charogne !

 

 

Formulettes

Se taire

Freume teut guife ! 

->Ferme ta gueule !

Freume tin clapet !

Freume teut bouque, té vas gober des mouques !

Freume tin chucrier, chés mouques alles vont rintrer.

-> Tais-toi !

Se faire voir

Va t’faire lanlaire !

Va t’faire un habit pour l’hiver.

-> Manière détournée d’envoyer quelqu’un promener, sans user de termes grossiers.

Va frotter tin cul avec eun brique, té l'aras rouche !

Va-t-in dégratter tin cul aveuc eun érêque (arrête) d' sauret.

Fous teut guife au mur, i manque eun brique !

Va-t-in à Vicognette, t’aras des appoïettes.

Maque dins tes loques.

Prinds tin cul inter deux mains.

-> Va te faire voir!

Te peux toudis chiffler poupoule !

-> Tu peux toujours courir.

 

Inviter à partir

Bon vint, mets d’el palle (paille) au cul et l’fu d’dins !

Ripe tes galoches !

Déhale-te d’là !

File tin loque !

-> Tire-toi !

Va moute (traire) teut bique / tes glaines.

->Occupe-toi de tes affaires !

Va-t-in touquer tin pain dins tin lait burré.

->Va te promener !

Menace

Arpasse pa min gardin, j’t’f’rai morde pa min quien.

J’me fous d’ti à pied ou à bidet.

Réponse à ceux qui disent : ‘Ta gueule’.

Mi si j’aros eun gueule, j’aros quate pattes et une queue.

 

 

Se foutre de quelqu’un : faire figue à quelqu’un 

variante du doigt d’honneur :

Placer son pouce entre l'index et le majeur pour lui signifier qu'on se moque de quelqu'un.

 

Si chuis bête, te m’serviras queuw et in sra deux.

-> Réponse à ceux qui vous traite de bête.

 


14/10/2018
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El cinse

Mise à jour : 24/04/2024

 

Bâtiments

abri à bois : hayi - - (contre la haie)

abri naturel : rados

appentis : rabattu

 

bergerie : berquerie 

étable : étaffe / étaule - - taule : table

étaule : terme générique pour l’habitat des animaux

l'étaule à vaques (étable), l'étaule à lapins (clapier), l'étaule à gvaux (écurie) ou encore de l'étaule à pourchéaux (porcherie).

rétauler : rentrer les bestiaux dans l’étable

ferme : cinse

en 3 parties : à gauche en rentrant la grange, à droite en rentrant l’écurie ; en face l’habitation du cincier et du quva

ferme à bière : broquin

grange : granche

érie : aire d'une grange

partie supérieure de la porte d’une grange: huchelet 

partie surélevée d’une grange : escamiau 

 

grenier à foin : fenil

 

porcherie : pourchélrie

 

remise à charriot s : carrin 

chenailles : planches posées au-dessus des étables pour former une espèce de grenier

 

Dans la cour

auge : auche

abreuvoir : abruvoi / chuet

appentis : rabattu

 

bâche : bassière

 

fétu de paille : fitu ed pale

 

fumier : fien - - (à rapporcher de fiente)

foin : fouin - - tas de foin : berbison

 

hobette : béote

mare : flot / flos

portail de pâture : héquet 

porte charretière (petite porte d’une grande) : porget

puisard - (réseau) : échau

puits : puche - - puchier : puiser puchette : épuisette

seau du puits : seillon

rigole : riot- - rioter : creuser une rigole

 

Machines agricoles

araire : arelle

arracheuse à patates : fouieuse / fouilleuse - - fouir : bêcher

 

bétaillère : carabué (car-às-bués) /caraviau (car-às-viaux)

 

chariot : cariot - - carrier : transporter

chariot à 2 roues : cabrouet

chariot à fumier : carafien  (car-à-fien)

chariot pour les grosses charges (ex :troncs d’arbres) :trinqueballe

bras d’une charrue : mancheron

charrue : carrue

charrue à 2 socs : brabant

 

 

déchaumeuse : tréci - - tréciquer : déchaumer

 

ensileuse : copilleusse  - - coper : couper

herse  : binot - - binoter /binoquer : labourer avec le binot

moissonneuse : michonneusse  - - michon : moisson

michonnache : glanage

sarcleuse : arbraquette

 

tombereau : barou - - baroutée 

tombereau 3 roues (banneau): béniau - - béniautée : contenu

 

autres

poufrin : poussière de derrière de moissonneuse

querquer : charger (à dos : devant, à cul : derrière)

ridelle : montants, pleins ou à claire-voie, qui se trouvent de chaque côté d’une charrette

 

Les termes du travail à la ferme

Nourrir

abreuver : abruver

affourer : raffourer - - affourée : fourrage

donner la pâtée : apateler - - apatelle : nourriture

donner à manger aux animaux : acaudeler 

acaudelure : fourrages verts, hachés menus et baignant dans de l'eau chaude : el caud

engraisser (mettre de l’engrais) / fertiliser: amander

 

Travailler la terre

arracher des plantes : déchoquer

biner : binoter - - binot : binette

butter les patates : muter  ches peumes d’tierre

 

charruer : aller à carrue

couvrir les semailles de terre :faire les couvraines

se fait à l’automne

 

fouir : bêcher - - fouiage : bêchage

fumer la terre : feumer - - feumure : engrais

herser : hiercher

labourer : labeurer

 

du lisier : du chotier

 

mettre en jachère : gaquérer  - - gaquère : jachère

mettre en motte : mutteler - - mutte : motte

meubler la terre : advéture

 

passer un rouleau : ploutrer - - (ploutroi : cylindre qui sert à ploutrer)

 

du purin : du puriau

fosse à purin : purot / pissatière 

répandre le purin : purler

purière : citerne à purin

 

ramener avec une brouette : rabrouter

sarcler  : braquer  - - braquette : sarcloir

 

Elever des animaux

brosser : broucher 

éparpiller : épilvauder

épandre : épardre

étramer   : mettre l’étrain (la litière) - - étrain : paille de litière

étramure : litière

mettre bas : caler - - une portée : eune calèe

nourriture de l’hiver pour les chevaux (seigle+ vesce): hivernache

planter un piquet : intiquer - - piquet : intique

se sauver : s’insauver

tuer : estoquer - - (estoc : pointe)

 

Les moissons

andain : aniain - - (rangée d’herbe fauchée)

 

bouquet d’épis : houpiau

bouchon de paille : torquelon

comprimer une marchandise avec une corde et un bâton  (le bréloi) : bréler

 

ensemencer (toute sorte de céréales): imblaver

 

fane = fane

 

faire les semailles de printemps : faire les mars

faire les moissons : faire des aoûts 

faire la cueillette (aux clipons) : cliponner

faire des tas d’épis (javelle) : gaveller - - javelle : gavelle

 

fragment d’épis : auton

 

gerbe : garbe - - garbée : gerbée

mettre en gerbe : ingarber

 

glaner : muchener - - muchon : glane

mucher : cacher / muchner : récupérer ce qui était caché

hacher : héquer - - héquette : copeau

 

moisson : michon

moissonner  : aoûter - - aoûteux : moissonneur embauché au mois d’août

 

récolte = récolte

retirer les grains  : dépouiller

rentrer les grains au grenier : inguerner

 

semailles (semison) : semijon

semer du blé : imbléïer

sillon, ligne : roie - - roiache : alignement

tas de foin après la fenaison : berbison

Temps où les moissons commencent à verdir : verdison

 

Les céréales

avoine : avanne

avoine sauvage : (folle avoine) haveron -> havron

 

blé : bléï - se dit bleille

blé blanc : bléï blanzé

blé noir : bléï brousé

blé couché : bléï en paliasse

blé roux : macaux

vassiau = 2 boissiaux (14,5kg)

 

colza : coza

chènevis : quèneviche - - (graine du chanvre)

 

grain = grain - - (se dit gra-ine)

grain maigre : crapin - - (de blé ou d'orge)

grenu : garnu / guernu

 

maïs : blédine  - -(blé d’Inde)

millet : blé milé

 

luzerne : clave - - (se dit clafe)- - clavière : champ de luzerne

lin (fil de la tige) : étoupe

 

orge n'ayant que deux rangs de grain en l'épi : pamelle 

orge printanière : baillard 

orge d’hiver (escourgeon): soucrion

 

pellicules dures de certaines graines : écalure 

son de blé : rébulé

seigle : soille - - soillé existe encore en français : mélangé de seigle

trèfle : tranène / tranelle

tamiser : rapurer

bluter : bulter - - (séparer la farine du son)

 

mesure de céréales (20 L) : un havot

plante fourragère : warat

Ches bléis is sont abalés (couché) par l’ vint. -- balé : renversé

 

Le lait (ancienne écriture « lé »)

lait qui sort du pis : camous - - (qui mousse)

lait caillé : lé-pris

babeurre : léburré

crème : écramure

grumeau lorsque le lait caille : maton 

 

petit lait : clairlé

peau du lait : loque ed lé

premier lait d’une vache qui a vélé: lé bé

baratte : chéranne 

 

les contenances

brachie : brassée

carrée / querquée : charretée

gronée : ce qu’on mettre dans le tablier - - gron : giron

écourchie : plein d’un écourcheu (tablier)

fourquie : le plein d’une fourche

mandelée : contenu d’une mande

pallée  : pelleté

querquée : une charge

ratelèe : contenu d’un râteau

séaulée : contenu d’un seau

 

les outils

arrosoir : arrousoi - - arrouser : arroser

 

bâton de berger : houlette

bêche : louchet

binette : arbraquette

butteur : bochtoi

brouette : brouette / bérouette

 

chaîne : canne

crochet : grauet - - grau : griffe

 

échelle : équielle - - boujon : échelon

 

faucille : fauchile

faux : fauque - - fauquer : faucher

faux pour cours d’eau : faucard - - faucarder : faucher

fléau : flaïet / flay - - flayuter : battre le fléau

fourche : fourque / hoc

fourche trident : fourquet

 

hache : happe - - happielle/happiette : hachette

cognée : ceugnée

houe : ho / hoette

 

joug : baqulet

meule : moée

 

pelle (grande et large) : écoupe

 

ratissoire : rasette

racloir : écrépoi

rouleau de champ : rondeloi 

 

serpe : un courbet

scie : eune soïarde - - scier : soïer

scie à deux manches : eune trinchonnoire

 

verge : vergue

 

Quelques équipements

cuvette : cuvielle 

 

fouet : cachoire

fil barbelé : fi d’agar

 

panier (petit) ou corbeille en osier : mande / manne / mannequin

panier (gros) en noisetier : banse

 

robinet à tonneau : champrelle

 

sac : saquiau - - saquie : sachée : le contenu du sac

insaquer : mettre dans des sacs

seau : séau / seillau - - (vient de seille)

séau à traite : seillette

tabouret pour traire : sellette - - tabouret bas à 3 pieds

 

El tierre

boue : raque - - inraquer : embourber

 

champ de blé : blétier 

champ de luzerne : clavière 

champ d’houblon : houbronnière

fente dans le sol liée à la sécheresse : quervure 

 

jachère  : jaquière 

motte de terre durcie : waroque / roque

potager : courti - - courtillage : potager

 

terre argileuse : clitre - - El tierre est clitreuse.

terre couverte de ses productions : tierre avétue

terre pleine de mauvaises herbes : jerte

terre non cultivée : riez

terre en friche : sart - - essarter : défricher

terre défrichée : tierres essartées / sartiau

terre en désordre : terre imblavée, in larris

terre sèche : sécron

terre meuble : veule

 

terres calcaires : tierres blanques

terres crayeuses : tierres marleuse 

terres irriguées : tierres flottées

 

terrains en contrebas : bassures

terrain marécageux  : wez

 

 

Expressions:

Nos arvlà dins ch'camp d' soille.

->On revient toujours à la même histoire.

 

Avoir des éries (aire) à batte.

->Avoir beaucoup d'affaires à déméler.

 

Faire chochon /-> GAEC aujourd’hui

achochonner : associer - - achochon : association

->Lorsque que deux petits cultivateurs s’associent et réunissent leurs chevaux pour cultiver leurs terres.

 

Chti qui sème dru, i récolte menu, chti qui sème menu i récolte dru.

-> Il ne faut pas semer n’importe comment pour pouvoir récolter ce que l’on sème.

 

 A l'Pintcoute y a rin qui coûte .

-> A la Pentecôte, il est tant de se mettre au travail.

 

Nourris bin tin gva si te veux qui saque.

> Paye-moi bien si tu veux du bon travail.

 


13/10/2018
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Episode 10

Chapitre 2

Episode 10 : Le débarquement de Nina

Nina et Ernestine

 

Quelques jours auparavant, Nina finissait sa longue croisière en solitaire sur les rives de la côte d’Opale. Elle venait de passer la nuit la plus effrayante de toute sa vie, croyant à plusieurs reprises sa dernière heure arrivée. Elle s’était battue pour ne pas finir dans les abîmes de la Manche en écopant de toutes ses forces l’eau du ciel et de la mer qui s’étaient associées pour faire de sa barque une baignoire. Devant tant d’efforts, elle finit par capituler et à bout de force s’endormit dans sa barque. Au petit matin, quelques mouettes bien matinales l’avaient tirée de son sommeil prenant son embarcation pour un petit bateau de pêche et espérant, sans doute, récolter quelques tripes de poissons. Ainsi, toute était redevenu calme et Nina eut de la peine à écarquiller les yeux tant la lumière du jour était éblouissante. A l’ouest, la mer à perte de vue mais à l’est, elle aperçut le rivage avec toute une partie sauvage de dunes et une partie urbanisée des immeubles balnéaires du Touquet. N’ayant plus de rame, elle se laissa guider par les flots qui l’entraînèrent dans l’estuaire de la Canche pour l’échouer au port d’Etaples-sur-Mer. Elle tira alors son bateau pour le mettre hors des flots puis elle s’assit sur le sable et s’adossa sur la coque pour faire le point sur tout ce qui s’était passé. Quel horrible voyage ! Tous ces événements l’avaient fatiguée, affamée et assoiffée. Mais il y a pire, qu’est-il arrivé à son compagnon de route Gabou ? A-t-il eu autant de chance qu’elle ? Une Bretonne ne se laisse pas abattre si facilement, alors Nina se ressaisit et se remit sur ses pattes. Il s’agit dans un premier temps de reprendre des forces et se mettre à la recherche de son capitaine abandonné.

« Tiens là-bas, quelques maisons de pêcheurs. J’y trouverai bien un brave qui pourra me renseigner » se dit-elle.  Il s’agit bien de maisons de pêcheurs car l’habitat est assez simple mais pourtant, elles ne ressemblent pas à celles qu’elle a déjà vues dans son Morbihan natal. « Serais-je arrivée en Cornouaille ? » pensa-t-elle. Mais un peu plus loin, sur la digue, elle distingua une souris munie de tout son attirail du pêcheur à crevettes à pied : un haveneau presqu’aussi grand qu’elle, une hotte en osier et un trieur de fabrication maison. Alors elle lui fit des grands signes. La pêcheuse intriguée, interrompit vint à sa rencontre puis à sa hauteur, elle lui demanda :

« - Alors ma loute*, quo qu’t’as pêqué ?

- Comment ça piqué ? Je n’ai rien piqué du tout, ce bateau a été loué par mon ami.

- Non, pas chà, j’veux dire t’as prins* des pichons ?

- Des boissons, non je n’ai rien à boire.

- Oh ti, t’es pons dalle région d’où qu’té restes em file*?

- Où je reste ? Je ne comprends vraiment rien !

- ‘Rester’ veut dire ichi ‘habiter’, alors où  t’habites ?

- Je viens de Vannes en Bretagne.

- Vindious, i n’a pus pichons par là-bas ?

- Non, c’est pas ça ! C’est que moi et mon ami avons été pris dans une tempête en mer la nuit passée et … »

Nina ne put continuer sa phrase et se mit à pleurer car l’émotion était encore bien forte dans son petit cœur de souris. Pour elle, les choses n’avaient pas été trop mal : elle était saine et sauve. La tempête l’avait juste trempée et secouée un petit peu. Elle n’avait rien perdu si ce n’est son chapeau.

« Dis rin, té vas v’nir amon* Ernestine, pis Ernestine, alle vas s’occuper d’ti.

- Merci Ernestine, moi c’est Nina.

- Dis-me Nina, té minges ches sautrées* ?

- Des sautrelles, mais ça ne se mange pas !

- Té confonds avec ches criquions*, ichi ches sautrées ch’est des crevettes.

- Décidemment je ne comprends rien à ton language.

- Ch’est qu’ichi, in pale ch’timi, un vieux Franços.

- Ch’timi, je croyais qu’on parlait breton en Cornouaille 

- Cornouaille? Douc ch’est cha ? Ichi t’es pons in Cornouaille mais à Etaples dins Pas-d’Calais.

- Etaples dans le Pas-de Calais ! »

Envahie par trop d’émotion, Nina s’évanouit. Ernestine alla chercher un peu d’eau de mer et lui aspergea le visage pour qu’elle retrouvât ses esprits. D’un ton désespéré, Nina reprit :

« Le Nord Pas-de-Calais ! Mon Dieu ! Moi qui suis partie sans mon anorak et mes polaires ?

- Bin pourquo faire ? »

Ernestine rassura Nina en lui expliquant que le Nord-Pas-de-Calais et le Morbihan sont des régions voisines. Nina, mauvaise en géographie, le crut et cette nouvelle lui redonna le sourire. Un silence s’installa et nos souris se regardèrent pensives. Puis Ernestine dit :

- Té vas goûter mes sautrées et d’arposer chez mi.

- D’accord chef. »

Après avoir arrimé la barque à un corps-mort abandonné, les deux souris regagnèrent la digue ensemble en direction de la demeure d’Ernestine. Cette dernière habitait avec un frère, non loin du port dans une petite maison de pêcheur assez basse perdue avec ses semblables dans une route assez étroite. Son frère n’était pas là, il était parti sur son chalutier braver la mer du Nord à la pêche à la morue. Il y avait sur la table une part de galette des rois qui l’attendait pour son retour. La part du bon Dieu a été, quant à elle, engloutie depuis bien longtemps. C’était une maison où, elle et sa fratrie, avaient grandi simplement sous le regard bien veillant de ses parents et de ses grands-parents. Elle qui était l’aînée, avait hérité de la maison familiale après avoir accompagné ses parents dans leurs vieux jours. Quant à ses frères et sœurs, ils étaient partis courir le monde pour y trouver fortune sans doute. Aussitôt arrivée, elle chargea son poêle à bois de quelques bûchettes et  alla chercher quelques vêtements secs pour son hôte. Ensuite, elle prépara une soupe de crevettes et, en attendant que celle-ci soit chaude, elle vint s’asseoir à côté de Nina.

« Aveuc tout chà, té m’as toudis pas dit commint t’es arrivée ichi ?

- Eh bien voilà, je vais tout te raconter. J’étais en croisière avec mon ami Gabou.

- Ch’est qui ch’ti-lal ?

- Gabou c’est mon gruyère à moi, il est à croquer.

- Oh oh madame est amoureusse !

- Je crois que oui, il faut dire qu’il est trop mignon. »

A ces mots Nina rougit, il est vrai que Gabou représentait tout pour elle. Encore émue de ce qui s’était passé, elle ne put retenir quelques larmes qui coulèrent sur ses petites joues roses. Touchée, Ernestine lui donna son mouchoir car elle se doutait bien qu’un drame s’était produit.

« - Té vas l’arvir* tin Gabou, lui dit tendrement Ernestine, mais alors qu’est-ce qu’i ch’est paché ?

- Eh bien voilà, pour le nouvel an, Gabou m’invita à faire le tour de la Bretagne en bateau de Vannes à Saint-Malo, les croisières ça m’a toujours fait rêver. Ce jour-là, il me faisait trop rire dans son petit costume de capitaine trop petit pour lui, je vois encore le bout de ses manches qui lui arrivaient aux coudes.

- Monsieur jueut* ches jolis cœurs !

- C’est bien vrai, monsieur Gabou faisait son fanfaron, le prestige de l’uniforme sans doute. Ceci dit, il y avait de quoi : il avait tout prévu : petite musique douce, repas romantique, tout sauf de regarder le bulletin météo du jour.

- Vinguette cha ch’est pons prudint et alors quo qui s’est passé ? s’enquit Ernestine impatiente de connaître la suite.

- En peu de temps, le ciel s’obscurcit, le vent se leva et les vagues se firent de plus en plus menaçantes. Nous fûmes pris dans une énorme tempête de mer, des éclairs luisaient dans la pénombre du ciel. C’était la panique à bord, nous étions en pleine détresse, alors …

- Alors ? reprit Ernestine.

- Alors, Gabou le cœur vaillant décida de lancer une fusée de détresse mais il ne put pas car …

- Car ? »

Nina se mit à pleurer toutes les larmes de son corps car la scène était encore bien présente dans sa mémoire : son prince charmant, ou plutôt son capitaine charmant, avait été emporté par-dessus bord par une déferlante. Les souris du littoral habituées à ce genre d’événements connaissaient très bien l’issue de ce type de situation. C’en était assez pour aujourd’hui, il était temps d’aller se coucher. Ernestine posa la main sur l’épaule de sa naufragère en signe de compassion et Nina se jeta toute sanglotante dans ses bras. Cette dernière exténuée s’y endormit.

 

Aides pour la compréhension :

loute : terme affectif qu’on donne aux petits enfants                               prins : pris

file : fille                                                          sautrées : crevette grise  appelée ainsi du fait qu’elles sautent

criquions : criquets                                           amon : chez

arvir : revoir                                                     jueut* :jouait

 


20/11/2016
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